En ce jour, nous commémorons 66 années depuis que cet homme courageux, alors secrétaire général de l’Union des populations du Cameroun (UPC), a été abattu par l’armée coloniale française dans le maquis camerounais.
Ruben Um Nyobe n’est pas un homme à oublier. En effet, six ans avant son assassinat, il avait pris la parole aux Nations unies pour exposer ses ambitions pour le Cameroun et dénoncer les abus du colonialisme français. Féru orateur, il s’était fait le porte-voix des opprimés, dénonçant non seulement l’État colonial, mais aussi la collaboration nuisible entre certains Camerounais et les responsables coloniaux.
Cependant, chaque année, la figure de Ruben Um Nyobe semble se perdre au milieu de l’actualité. Alors qu’il aurait dû être célébré comme un héros national, son nom peine à surgir dans les programmes scolaires et les discours officiels. Bien que quelques anciens sympathisants de l’UPC continuent d’honorer sa mémoire, beaucoup au Cameroun l’ont oublié, et son rôle crucial dans la lutte pour l’indépendance reste en grande partie méconnu.
Um Nyobe, surnommé le « Mpodol », qui signifie « porte-parole » en langue bassa, est un symbole de la résistance camerounaise. En janvier 1955, face à la répression qui frappait son parti, l’UPC, il se retire dans la forêt de Boumnyébel, où il poursuivra ses efforts pour libérer son pays jusqu’à sa mort tragique. Ce choix de la clandestinité, agrémenté d’une forte détermination, a fait de lui une figure emblématique, souvent qualifiée d’« âme éternelle de l’UPC ».
Son discours prononcé le 17 décembre 1952 aux Nations unies, dans lequel il plaidait pour des droits égaux et une autonomie complète pour le Cameroun, est un rappel puissant de la voix que représentait cet indomptable combattant. Ce discours, empreint de passion et de détermination, résonne encore aujourd’hui, révélant les véritables aspirations des Camerounais au cœur de leur lutte pour la liberté.