La ville de Buea a vibré au rythme de la spiritualité ce mardi, à l’occasion de l’ouverture officielle du 48ème séminaire annuel des évêques du Cameroun. Cet événement d’envergure, qui rassemble les plus hautes autorités religieuses du pays, s’est tenu dans un contexte marqué par les défis sociopolitiques auxquels fait face le Cameroun.
La journée a débuté par une célébration eucharistique présidée par Mgr Samuel Kleda, archevêque métropolitain de Douala, et concélébrée par de nombreux prêtres. Cette messe, riche en symboles, a été l’occasion pour les fidèles de se rassembler et de prier pour la paix et le bien-être du Cameroun.
Un engagement fort pour la paix, un appel au changement
La cérémonie d’ouverture officielle a vu la participation de personnalités civiles et religieuses, dont Bernard OKALIA Bilaï, gouverneur du Sud-Ouest, et David Mafany, maire de Buea. Ces derniers ont souligné l’importance de ce séminaire pour la région et pour le pays tout entier. Ils ont également remercié l’Église catholique pour son rôle de médiateur et de rassembleur dans un contexte marqué par des tensions.
Mgr Andrew NKEA, président de la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun (CENC), a, quant à lui, réitéré l’appel à la paix, thème central de ce séminaire. En s’inspirant des enseignements du Pape François, il a invité les évêques à œuvrer pour un dialogue constructif entre toutes les composantes de la société camerounaise. Mgr Andrew NKEA appelle par ailleurs les citoyens camerounais à prendre leur responsabilité en main et lance un appel au changement du pays pour la prochaine élection, et 2025 a-t-il rappelé, est une année jubilatoire. Une déclaration qui, aux yeux de nombreux Camerounais s’est vu, comme une officialisation de la position de l’église au sujet de la candidature de Paul Biya aux prochaines élections, une position tranchée contre le régime de Yaoundé qui a été dévoilée récemment par les Evêques comme Mgrs Samuel Kleda et Barthélémy Yaouda Hourgo.
Des travaux intensifs pour l’avenir du Cameroun
Les évêques se sont ensuite retirés en session de travail au Centre Pastoral Mgr Pius AWA pour réfléchir aux défis auxquels fait face l’Église et le pays. Les échanges porteront notamment sur les questions sociales, politiques et économiques, ainsi que sur les moyens de renforcer l’unité et la cohésion nationale.
À l’issue de ce séminaire, les évêques sont appelés à publier une déclaration finale dans laquelle ils exprimeront leurs recommandations et leurs orientations pour l’avenir de l’Église et du Cameroun. Ce document sera sans doute très attendu par les fidèles, les autorités et l’opinion publique.
