Le quotidien « Le Pays » du Burkina Faso prévient d’ores et déjà qu’il ne faut « pas rêver d’une alternance démocratique au Cameroun du vivant de Paul Biya« . Le journal estime que le système électoral est « verrouillé de l’intérieur », allant jusqu’à ironiser : « On a comme l’impression que Paul Biya a fermé la porte et avaler la clé de l’alternance et qu’aucun laxatif ne permet de la sortir de ses entrailles ». Cette formule choc entend résumer ce qui apparait comme « blocage politique » que de nombreux observateurs dénoncent au Cameroun, quand l’humour devient une arme face à l’immobilisme du pouvoir.
Dans la même veine, « Waket Séra », journal burkinabè en ligne à caractère panafricain, a titré avec force : « Paul Biya, maintenant et toujours ». Il souligne que « L’inoxydable président de 92 ans que les règnes interminables sont sources de frustrations diverses et débouchent sur le chaos, où à tout le moins sur des incertitudes et des remous sociaux difficiles à apaiser ».
Sans doute, ces analyses de la presse ouest-africaine traduisent une inquiétude partagée face à l’absence de perspective d’alternance et les risques potentiels d’instabilité liés à la durée du pouvoir.