À Yagoua, comme à Kousséri, les élus locaux et les populations des départements ont envoyé un message de fermeté sur la situation sociopolitique du Mayo-Danay et du Logone et Chari, victime des inondations et de la mauvaise qualité des infrastructures routières.
Arrivé par vol spécial, en fin de matinée, le samedi 15 février 2025, à Maroua, le chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord pour une visite de travail dans les villes de Maga, Yagoua et Kousséri dans les départements Mayo-Danay et le Logone et Chari, Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence de la République a dû prolonger de 24 heures supplémentaires son séjour. Selon l’émissaire du président de la république du Cameroun, Paul Biya, il est venu toucher du doigt les réalités de la situation sociopolitique dans la région de l’Extrême-Nord. Conflit entre riziculteurs et dirigeants du projet Viva-Logone, situation des victimes des inondations dans le Logone et Chari et le Mayo-Danay.
A Yagoua, Ferdinand Ngoh Ngoh et les membres de sa délégation se sont rendu tour à tour sur le pont de Zébé, puis sur le site de Ouro-Dabang où sont recasés provisoirement des milliers de personnes victimes des inondations de 2024. Le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh-Ngoh était accompagné par Mounouna Foutsou, ministre de la Jeunesse et de l’Education civique (Minjec) et Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale (Minat) qui a prolongé son séjour à Yagoua. L’émissaire de Paul Biya a par la suite reçu Pierre Lirawa, le maire de Yagoua, Fissou Kouma, le directeur général de la Semry et le coordonnateur du projet Viva-Logone. Cette audience va s’élargir aux parlementaires dont la sénatrice du Mayo-Danay. A Yagoua, tous ont rappelé à l’émissaire de Paul Biya les promesses faites par le président de la République. Sauf le maire de Yagoua, Pierre Lirawa qui n’a pas selon l’élite de Yagoua bien posé les problèmes de sa ville. Il se verra même remonter les bretelles par Mounouna Foutsou, le Minjec.
A l’étape de Yagoua, le Sgpr a rassuré les populations qu’il est venu voir et prendre les doléances pour transmission au président de la République. Toutefois, il a rassuré les habitants du camp de Ouro-Dabang que tout sera fait pour une amélioration de leurs conditions de vie dans le camp. Ferdinand Ngon-Ngoh a évoqué la viabilisation du camp et sa modernisation dans les prochains jours. Au sujet des plaintes des riziculteurs de Yagoua et Maga, l’émissaire de Paul Biya a écouté les différentes parties c’est-à-dire les dirigeants de la Semry, ceux du projet Viva-Logone et les représentants des producteurs de riz. Sa visite dans le Mayo-Danay s’est poursuivie à Maga, une autre zone rizicole. Ici, les riziculteurs ont rappelé au plus proche collaborateur de Paul Biya les désastres des inondations, le manque de routes et le chantier du pont de Kaikai à l’abandon depuis plus de 30 mois. Au cours de cette étape de Maga, Ferdinand Ngoh Ngoh a pu évaluer l’état de la digue du Logone. L’honorable Julien Bara s’est fait le porte-parole des populations de Maga, Kaikai et surtout des militants du Rdpc dans le Mayo-Danay. « Nous avons rappelé juste notre soutien au président Paul Biya. Le contenu des échanges est à destination du grand patron. Nous au Rdpc sommes mobilisés. Vous avez vu la mobilisation des militants à Yagoua et Maga », a confié le chef de la délégation départementale du comité central du Rdpc pour le Mayo-Danay.
Ngoh Ngoh séquestré à Kousséri
Arrivé en fin de soirée dans le chef-lieu du Logone et Chari, Kousséri, Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général à la présidence de la République du Cameroun, s’est rendu sur le pont de Ngueli à la frontière entre le Cameroun et le Tchad. Ici, les activités commerciales et de traversée du pont ont été suspendues toute la journée. Le Sgpr s’est a aussi visité les berges du Logone derrière la préfecture de Kousséri, puis une rencontre fortuite à l’héliport de Kousséri avec les élus locaux, les forces vives du Logone et Chari. Il était 18 heures. Sur place, les maires du Logone et Chari, ainsi que les parlementaires vont apprendre que la séance de travail et les audiences sont annulées. C’est le tollé général au sein des élus. Par petits groupes, ils vont prendre d’assaut l’enceinte du projet Prolac et dire leur colère au Sgpr. Les négociations engagées par Midjiyawa Bakary, le gouverneur de l’Extrême-Nord ne va rien changer. Les maires et les députés du Logone et Chari sont formels.
La séance de travail et les audiences auront lieu et Ferdinand Ngoh-Ngoh passera sa nuit à Kousséri. Au bout de 45 minutes de négociation, le Sgpr est contraint de dormir à Kousséri et ensuite de tenir la séance de travail avec les élus locaux. Pour le maire de Waza, il ne s’agit pas d’une fronde, mais d’une logique. « Le ministre d’Etat est l’envoyé du président de la République. Il doit nous écouter et ensuite nous dire ce qu’il est venu faire. Nous l’avons suivi au pont de Ngueli, puis au projet Prolac. Et maintenant il veut rentrer sur Maroua comme quoi l’hélicoptère ne vole pas la nuit. Qu’est que nous allons dire aux populations », s’interroge Ibrahim Mohammed, le maire de Waza. Soutenu par la population et de nombreux militants du Rdpc de Paul Biya, la séance de travail est organisée dans la salle des actes du projet Prolac. Elle va s’achever très tard dans la nuit. Les maires et les parlementaires du Logone et Chari ont rappelé les conditions dans lesquelles les populations sont abandonnées. Victimes des terroristes de Boko Haram qui ont détruit le tissu économique, le manque d’infrastructures routiers, l’épineux problème de l’électrification du Logone et Chari qui d’après les forces vives est l’enfant oublié du renouveau. Selon eux, le président de la République doit réagir face à la situation actuelle du Logone et Chari ; une réaction d’urgence pour la réhabilitation de la nationale N°1 avant le retour de la saison des pluies d’ici 5 mois. Le visage épuisé, Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général à la présidence a rassuré ses hôtes qu’il transmettra à qui de droit les doléances des populations et élus du Logone et Chari. Cette visite du ministre d’Etat, Sgpr était un séjour catastrophe. Lui, qui venait remobiliser et rassurer les populations de l’Extrême-Nord de continuer à faire confiance au président Biya a vécu les 24 heures les plus pénibles de son séjour à l’Extrême-Nord.