À qui la faute ? C’est la question que se posent les Camerounais depuis que le dossier d’Antoni Conceição a fait surface il y a quelques jours. L’affaire entre l’ancien entraîneur des Lions Indomptables, demi-finaliste de la CAN 2022, et la Fecafoot a failli entraîner une suspension du Cameroun par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA). Les délais donnés par l’instance mondiale de football étaient le 28 février 2025 pour payer plus d’un milliard de Francs CFA au Portugais suite à la résiliation de contrat, faute de quoi les Lions Indomptables seraient suspendus ainsi que les catégories qui les suivent. Le 21 février dernier, le gouvernement a pris sur lui l’engagement d’indemniser le prédécesseur de Rigobert Song, selon le communiqué qui circule sur la toile et reçu par Lebledparle Sport.
Dans ce communiqué du ministère des Sports, dirigé par Narcisse Mouelle Kombi, la faute est attribuée à la Fédération camerounaise de football qui, selon lui, avait pris la décision de résilier le contrat de Conceição sans toutefois mesurer l’ampleur des conséquences. « De ce fait, bien que la charge incombe à la Fécafoot, déclarée fautive et dont la défaillance en matière financière est mentionnée par la FIFA, le Gouvernement du Cameroun a décidé de s’acquitter en ses lieux et place de la somme susmentionnée… C’est le lieu ici de rappeler l’exhortation du Président de la République en date du 10 février dernier qui, après avoir félicité les Lions Indomptables et leurs encadreurs, a appelé au « sens des responsabilités de tous les acteurs », précise le communiqué du Minsep. Tout le monde peut comprendre par ces bouts de phrases que le ministère des Sports remet totalement le tort à la Fecafoot dirigée par Samuel Eto’o.
La FECAFOOT vraiment coupable ?
Si le communiqué du Minsep remet la faute à la Fédération, de nouveaux documents mis sur les réseaux montrent une collaboration entre la Fédération camerounaise de football, le ministère des Sports et la présidence de la République dans ce dossier. Le premier en date du 28 février 2022. Dans une correspondance adressée au ministre Narcisse Mouelle Kombi, le Secrétaire Général à la Présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh, fait savoir que le président de la République a marqué son accord pour le remplacement du staff de Conceição. « J’ai l’honneur de vous faire connaître que MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE a marqué son Très Haut Accord pour le remplacement du sélectionneur de l’équipe nationale senior de football masculin, M. Antonio CONCEIÇÃO, et de l’encadrement technique des Lions Indomptables », peut-on lire sur le communiqué.
Dans une autre correspondance du 14 avril 2024, le ministère des Sports et de l’Éducation Physique convoquait la Fédération camerounaise de football à une séance de travail pour la résiliation du contrat du staff dirigé par Conceição. « J’ai l’honneur de vous convier à une importante concertation avec les administrations partenaires, en vue de la réalisation des contrats de l’ensemble des membres de l’ancien staff technique des Lions Indomptables du Cameroun, contrats auxquels il a été mis un terme le 28 février 2022 avec le Haut Accord du Chef de l’État ». Cette deuxième correspondance vient davantage montrer l’accord du haut lieu pour le départ de Conceição.
À qui profite le crime ?
Dans cet imbroglio auquel la Fédération camerounaise de football et le Ministère des Sports ont plongé le peuple camerounais, il est clair qu’une partie veut se sustenter des retombées du licenciement du prédécesseur de Rigobert Song. La même question demeure : qui est le véritable coupable de ce milliard qui vole en fumée quand, selon les documents, le gouvernement, l’État et la FECAFOOT avaient tous marqué leur accord pour le départ du coach ?