Une correspondance signée du minsitre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh ordonne au ministre des Finances de débloquer cette somme au profit de l’ex-sélectionneur des Lions Indomptables.
L’Etat vient de déjouer une sanction de la Fifa qui allait s’abattre sur le Cameroun. En cause, le non-paiement par la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) de la somme de 1.212.336.810 FCfa à Antonio Conceiçao, l’ex-entraîneur sélectionneur des Lions Indomptables, représentant les indemnités de rupture abusive de son contrat par son employeur. Les faits se sont déroulés en février 2022, au lendemain de la Can 2021 organisée par le Cameroun. « Faisant suite à l’objet visé en marge, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir procéder en urgence au paiement de la somme de 1.850.895,89 Euros soit environ 1.212.336.810 FCfa (un milliard deux cent douze millions trois cent trente-six mille huit cent-dix francs Cfa) à M. Antonio Conceiçao ex-entraineur sélectionneur des Lions Indomptables, à la suite de la résiliation de son contrat de travail par la fédération camerounaise de football (Fécafoot) », écrit Ferdinand Ngoh Ngoh, le ministre d’Etat secrétaire général à la présidence de la République (Minetat/SGPR) dans une correspondance adressée au ministre des Finances, le 18 février dernier. L’objet de cette correspondance portait sur : « affaire Conceiçao (menace de suspension subjecte du Cameroun des compétitions de la Fifa et de la Caf) ».
Pour mieux comprendre le sens de cet acte du Minetat/Sgpr, un communiqué de presse signé de Gabriel Nloga, le chef de la cellule de communication du ministère des Sports, signé le 21 février 2025. La Fécafoot a fait banqueroute. « Face aux menaces de suspension du Cameroun des compétitions Fifa et caf, l’Etat a choisi de se substituer à la Fécafoot dans l’affaire l’opposant à l’ex entraineur-sélectionneur des Lions Indomptables, monsieur Antonio Conceiçao Da Silva Oliveira, grâce à la haute sollicitude du président de la république à l’égard du sport en général et des Lions Indomptables en particulier », écrit Gabriel Nloga. L’on se souvient que la Fifa a plusiuers fois saisi la Fécafoot afin qu’elle paye les indemnités à Antonio Conceiçao. Nous nous référons à l’affaire ci-dessus et notons qu’à l’heure actuelle, aucun paiement n’a été effectué au réclamant conformément à la décision rendue par la Chambre du Statut du joueur (PSC) dans l’affaire réf. FPD-5510 (Décision la CPS. A cet égard, nous demandons une nouvelle fois à la Fécafoot de remettre la rémunération impayée au demandeur et de fournir la preuve dudit paiement à la Fifa au plus tard le 19 décembre 2024 », relançait la Fifa, le 13 décembre dernier.
La Fécafoot défaillante financièrement ?
Ceci suite aux multiples condamnations de la Fécafoot par la Fifa, au Tribunal arbitral du sport (Tas où elle s’est pourvue, sans avoir gain de cause ; et enfin au Tribunal Fédéral suisse où elle a encore succombé. « En effet suite aux différentes condamnations successivement prononcées contre la Fécafoot par la Chambre du statut du joueur de la Fifa, le Tribunal arbitral du sport (Tas) de Lausanne et le Tribunal fédéral suisse relativement à la rupture abusive du contrat de monsieur Antonio Conceiçao, la Fécafoot n’a pas été en mesure d’exécuter sa condamnation pécuniaire portant sur un montant de 1.850.895, 89 Euros équivalent à environ 1.212.336.810 FCfa. Ceci, malgré des délais comminatoires et plusieurs relances les 12 janvier 2024 et le 13 décembre 2024 », rappelle Gabriel Nloga. Précisant du même coup qu’au regard de l’incapacité de la Fécafoot à régler la somme réclamée, l’Etat a pris les devants pour éviter une (autre) humiliation du Cameroun. « Bien que la charge incombe à la Fécafoot déclarée fautive et dont la défaillance en matière financière est mentionnée par la Fifa, le gouvernement du Cameroun a décidé de s’acquitter en ses lieu et place, de la somme susmentionnée, représentant les indemnisations et les pénalités à payer à monsieur Antonio Conceiçao et à certains de ses assistants. Dans la même veine, des mesures de dédommagement avaient déjà été prises en faveur des encadreurs nationaux du staff Conceiçao », mentionne le chef de la cellule de communication du ministère des Sports.
Tout en faisant remarquer à la Fécafoot qu’elle devrait mieux s’organiser ou alors se raviser avant de prendre certaines décisions. « Au regard des moyens financiers colossaux déjà investis par l’Etat dans notre football comme le rappelait le chef de l’Etat dans son discours du 10 février 2025, la Fécafoot est invitée à une gestion moins primesautière et plus responsable de ses rapports avec les encadreurs. Elle doit s’abstenir à l’avenir de toute décision hâtive et impulsive qui soit de nature à impacter négativement l’image de notre pays et à induire des dépenses supplémentaires inutiles trésor public, dans un contexte de raréfaction des ressources financières », conclut Gabriel Nloga.
La Fécafoot trouve insultants certains mots utilisés par le ministère des Sports dans son communiqué de presse.
Dans une sortie de la Fécafoot de ce 23 février 2025, le chef de département communication de la Fécafoot, Jean-Marie Nkoussa réagit. « La Fécafoot présente sa sincère gratitude au gouvernement camerounais et singulièrement au président de la République, chef de l’Etat, S.E monsieur Paul Biya pour sa sollicitude constante à l’endroit du football camerounais, hautement remarquable dans l’acte de sauvetage (…) », indique Jean-Marie Nkoussa. Avant de contester certaines informations contenues dans le communiqué de presse du ministère des Sports. Selon lui, la rupture du contrat d’Antonio Conceiçao par la Fécafoot, s’est opérée après avoir reçu le très haut accord du chef de l’Etat. Rappelant en même temps qu’il s’agissait d’un contrat négocié par le ministère des Sports en l’absence de la Fécafoot, comme pour d’autres sélectionneurs qui sont passés avant. La Fécafoot estime d’ailleurs que certains propos dans le communiqué de presse du ministère des Sports sont « insultants ».