
La Chambre de commerce, de l’industrie, des mines et de l’artisanat (Ccima) s’investit activement pour vulgariser la production du pain à base de farines locales, notamment la farine de manioc. Dans cette optique, une trentaine d’artisans, leaders d’associations et boulangers des villes de Kribi et Ebolowa, dans la région du Sud, ont été formés à l’utilisation de la farine de manioc dans la fabrication du pain, des croissants et des crêpes. Cette formation s’est déroulée du 16 au 21 février 2025 au centre d’incubation pilote de la Ccima à Kribi.
L’objectif de cette initiative était de renforcer les capacités des artisans en les encourageant à utiliser des farines locales dans la pâtisserie. Selon la Ccima, l’organisme consultatif et représentatif des milieux d’affaires du pays, l’idée est de proposer dans les boulangeries des deux villes des produits tels que du pain composé à 30 % de farine panifiable de manioc et 70 % de blé, des gâteaux contenant 70 % de farine de manioc et 30 % de blé, du pain de mie à 25 % de manioc et 75 % de blé, des croissants à 10 % de manioc et 90 % de blé, ainsi que des crêpes à 100 % de farine de manioc.
Cette formation intervient dans un contexte où le débat sur l’introduction des farines locales dans la fabrication du pain revient sur le devant de la scène au Cameroun. En effet, le pays fait face à une hausse des prix de la farine de blé et du pain, en raison de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, ce dernier étant le premier fournisseur de blé du Cameroun.
Pour promouvoir l’import substitution, le gouvernement camerounais a exonéré les farines produites localement à base de maïs, de patate, de manioc et de banane plantain de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) depuis le 1ᵉʳ janvier 2025. Cette mesure devrait entraîner une baisse des prix de ces farines sur le marché de 19,25 %, correspondant au taux de TVA applicable dans le pays.
Cette décision vise à stimuler la production et la consommation des farines locales, tout en réduisant la dépendance à la farine de blé. En 2023, les importations de farine de blé ont coûté au Cameroun 178,3 milliards de FCFA, selon l’Institut national de la statistique (INS).
En somme, cette formation et les mesures gouvernementales récentes s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à valoriser les produits locaux, à réduire les coûts pour les consommateurs et à limiter l’impact des fluctuations des prix internationaux sur l’économie camerounaise.
Frédéric Nonos
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