
Dans le cadre de l’apurement de la dette des entités publiques jouissant d’une autonomie financière, telles que les collectivités territoriales décentralisées, les entreprises, les établissements et autres organismes de mission de service public, le gouvernement a prévu une enveloppe de 110 milliards de FCFA pour l’année 2025. Cette somme représente une augmentation de 120 % par rapport à l’enveloppe de 50 milliards de FCFA débloquée en 2024, comme l’a indiqué le ministre des Finances, Louis Paul Motaze.
Les 110 milliards de FCFA sont destinés à couvrir la tranche annuelle du plan d’apurement de la dette. Le ministre a souligné que les décisions de paiement pour les autres dettes sont en cours d’élaboration, « afin que, très tôt cette année, les paiements soient effectifs ». Parmi ces dettes figurent la dette commerciale (121 milliards de FCFA), la dette locative (9 milliards de FCFA), la dette académique (16 milliards de FCFA) et la dette sociale (5,5 milliards de FCFA), soit un total de 261 milliards de FCFA.
Assainissement des finances publiques
Le paiement de cette dette s’inscrit dans un plan global d’apurement de la dette des entités publiques. « Le gouvernement a décidé d’assainir les finances publiques en lançant une vaste opération de recensement et d’audit de la dette flottante de l’État et de ses démembrements sur la période 2000-2019 », a expliqué le ministre Motaze lors de l’inauguration du nouvel immeuble de la Trésorerie générale de Douala, le 7 mars dernier. L’objectif est de résorber, à terme, l’endettement public, dont les risques sur l’équilibre budgétaire et la crédibilité de la signature de l’État sont réels.
Le ministre a également reconnu que « le rallongement des délais de paiement a une incidence réelle sur l’accès au crédit des entreprises, sur leurs coûts de financement, sur leurs anticipations d’investissement, sur l’emploi, sur la stabilité du système bancaire et sur la croissance économique tout court ».
À l’exception de la dette fiscalo-douanière, dont le paiement s’effectuera sur sept ans, l’apurement de l’ensemble de cette dette est étalé de 2024 à 2026. Cette mesure vise à « permettre aux prestataires créanciers des entités publiques d’être financièrement soulagés », a précisé le ministre Motaze.
Ludovic Amara