S’exprimant le 18 septembre 2024 à Douala, à l’occasion de la « rentrée économique du patronat », Célestin Tawamba, le président du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), la principale organisation patronale du pays, a fustigé le délaissement de la téléphonie fixe, depuis l’arrivée du mobile. « 25 ans après l’ouverture du marché de la téléphonie à la concurrence, on assiste, dans l’indifférence générale, à la disparition progressive de la téléphonie fixe, en particulier pour les entreprises, sous le monopole de Camtel (Cameroon Telecommunications) », fait-il observer.
Pourtant, souligne le président du Gecam, « en se référant aux autres pays occidentaux et africains, le segment de marché de la téléphonie fixe a évolué vers la communication unifiée, représentant ainsi une niche d’opportunité de croissance pour les opérateurs du secteur privé local dans l’accélération de la transformation digitale des entreprises. Il devient donc impérieux pour les pouvoirs publics d’opérer une mutation profonde de la politique relative au développement du numérique dans notre pays, afin de ne pas manquer un saut qualitatif vers une digitalisation efficace des services, à l’ère où l’intelligence artificielle nous impose de nous réinventer ».
Selon l’annuaire statistique du Cameroun, publié par l’Institut national de la statistique (INS), le taux de pénétration du fixe dans le pays est passé de 2,75% à 2,96% entre 2012 et 2017. Sur la même période, le taux de pénétration du mobile, lui, passait de 64,1% à 84,8%. « Le parc total d’abonnements actifs aux services fournis par les réseaux de communications électroniques filaire et hertzien de l’opérateur fixe Camtel ne cesse de régresser depuis 2019. En 2022, il s’élève à 363 174, soit une baisse de 39,80% par rapport à 2021 », souligne l’Agence de régulation des télécoms (ART) dans son « observatoire annuel du marché des télécommunications au Cameroun en 2022 ».
BRM