Selon les informations parvenues à notre rédaction, le CNC, dans une correspondance datée du 12 mars 2025, a informé M. Mveng Dieudonné, directeur de publication d’Info TV, et M. Parfait Ayissi Etoa, journaliste et présentateur de l’émission « Libre Expression », qu’ils étaient convoqués pour s’expliquer sur les déclarations de M. Parfait Mbvoum. Ce dernier aurait tenu des propos faisant l’apologie de la violence et susceptibles de compromettre la paix sociale.
Parmi les extraits retenus par le CNC, M. Mbvoum aurait déclaré : « … Déjà, je pense que la BAS est une chance pour le Cameroun… parce que quelqu’un disait … quand les institutions sont bloquées, les coups d’État sont nécessaires… ». Il aurait également ajouté : « … La BAS est constituée des Camerounais qui, à un moment donné, pensent que le système actuel ne doit plus continuer à fonctionner tel qu’il fonctionne et ils ont donc leur liberté de faire ce qu’ils veulent là où ils sont… ».
Violation de la loi et du code de déontologie
Le CNC estime que ces propos violent l’article 8(3) de la loi n° 2015/007 du 20 avril 2015, qui régit l’activité audiovisuelle au Cameroun, et l’article 9(1) du décret N°92/313/PM du 24 septembre 1992, qui rend exécutoire le Code de déontologie du journaliste.
Conformément à l’article 4(1) du décret n°2012/038 du 23 janvier 2012 portant réorganisation du CNC, les deux responsables d’Info TV sont convoqués individuellement au siège du Conseil National de la Communication le lundi 17 mars 2025 à 12 heures. Ils auront l’opportunité de présenter leurs arguments de défense, oralement ou par écrit. Le CNC a également joint à la convocation une copie du CD du programme incriminé ainsi qu’une copie du manuel de procédure de traitement des plaintes du CNC.
Parfait Mbvoum
En rappel, Parfait Mbvoum, le président du Forum Républicain, l’homme par qui tout ceci est arrivé, s’est présenté ce jeudi au groupement de gendarmerie territoriale du Mfoundi où il est accusé d’« apologie de terrorisme ». Après l’audition, qui a duré quatre heures, en présence de son Avocate Me Dorcas Nkongme, et de son camarade d’opposition, Emmanuel Ntonga, il a été libéré sous garant vers 20h30. Selon nos informations, il est à nouveau convoqué ce vendredi 14 mars à 11h.