Le pont en matériaux provisoires, construit par les populations durant le week-end dernier, a été détruit sur ordre du Préfet.
Mardi, 4 mars 2025, une forte délégation conduite par le Préfet de la Menoua, Itoe Peter Mbongo, s’est rendue à la falaise de Dschang. Sur place, après avoir pris à partie les personnes trouvées sur le site de l’éboulement de novembre 2024, il a ordonné aux militaires qui l’accompagnaient, de détruire le pont en matériaux provisoires, par lequel de nombreux voyageurs sont passés depuis dimanche soir. Dans un communiqué sorti hier, mercredi 5 mars, le gouverneur de la Région de l’Ouest réitère que « le trafic entre Santchou et Dschang est strictement interdit pour tous types d’engins ». Autrement dit, même les motos qui étaient jusque-là tolérées dans les entrailles de la colline ne vont plus circuler. Dans la même veine, il promet des sanctions à tout contrevenant. Les usagers en provenance du Littoral, pour l’Ouest, sont invités à prendre le détour de Melong-Kekem-Bafang-Bafoussam. « En dehors des équipes déployées sur le terrain par les autorités compétentes, les populations sont instruites de s’éloigner de la zone sinistrée qui présente de très hauts risques pour d’éventuels éboulements de terre », gronde le chef de terre.
Les observateurs interrogent cependant la proactivité des pouvoirs publics, qui ont laissé faire des travaux dimanche, avec suffisamment de publicité dans la ville de Dschang, pour se résoudre à les casser deux jours seulement après. Le gouverneur fait savoir que le ministère des Travaux publics a déjà sélectionné l’entreprise Cfhec pour les travaux de reconstruction de la zone doublement secouée le 5 novembre 2024. Et le démarrage des travaux serait imminent. « Par conséquent, toute initiative privée d’aménagement d’un pont provisoire de franchissement à proximité de cette zone par quiconque reste proscrite, la zone étant extrêmement dangereuse, surtout avec le début imminent des pluies ». Pas vraiment de quoi calmer ces gens que nous avons rencontrés dimanche, et qui sont, une nouvelle fois, appelés à la patience.