Interpellées hier mardi 11 mars 2025 par la compagnie de gendarmerie de Mokolo après un bouclage. Elles sont accusées d’avoir participé à la mise à mort des deux chercheurs et leur guide.
Assis à la terrasse des locaux de la compagnie de gendarmerie du Mayo-Tsanaga, à Mokolo, le visage triste et le regard perdu, sous bonne garde des éléments de la gendarmerie. Il s’agit des premiers images diffusés par la gendarmerie après l’arrestation d’une vingtaine de personnes dans le village Mbalda, arrondissement de Souledé-Roua, où les deux chercheurs et leur guide ont été brûlés vifs par une foule en furie. Selon les explications de la compagnie de gendarmerie du Mayo-Tsanaga qui mène les enquêtes sur le terrain, il s’agit des personnes identifiées après le visionnage des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. L’opération s’est déroulée tôt dans la matinée du mardi 11 mars 2025.
Après interpellation, les suspects ont été tous conduits à la compagnie de gendarmerie du Mayo-Tsanaga, où les auditions ont débuté ce même mardi 11 mars 2025, avec pour objectifs de remettre à la justice, les auteurs, complices et commanditaires de cet acte effroyable qui a coûté la vie de deux chercheurs les nommés Bello Bienvenue, Fréderic Mounsi, et leur guide Oumarou Gamalai. Selon un officier de la gendarmerie à Mokolo, proche de l’enquête, il s’agit d’une avancée considérable dans la suite de l’enquête en cours. D’autres personnes en fuite sont activement recherchées par les forces de maintien de l’ordre. Cette source explique que les présumés auteurs de cette justice populaire d’une violence inouïe, et sans raison valable, sont désormais entre les mains des forces de défense et de sécurité où les auditions ont déjà commencé. Les victimes de cette violence aveugle sont M. Mounsi Frédéric, Chargé de recherches en service au Centre de recherches géologiques et minières (CRGM) de Garoua, Dr Bello Bienvenue, enseignant vacataire de géologie structurale dans les Universités de Garoua et de Ngaoundéré et M. Oumarou Gamalai, prince de Meri, et conducteur de moto des deux chercheurs.
Dans un communiqué rendu public le lundi 10 mars 2025, la ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation a dénoncé ce qu’elle considère de crime crapuleux et odieux « qui constituent inéluctablement l’une des conséquences de l’ensauvagement de notre société et la dissémination en son sein de la haine par certains de nos compatriotes sans foi, ni loi ; une situation déplorable à laquelle il faudrait remédier en urgence », écrit Madeleine Tchuenté. « Les défunts se sont rendus dans la localité susvisée à l’effet d’effectuer, comme d’habitude, une mission de recherche ayant pour objectif la résolution du problème d’accès à l’eau potable des populations des Monts Mandara. Ils étaient inoffensifs et ne portaient ni arme, ni objet tranchant. Malgré les justificatifs présentés, notamment les pièces d’identité et l’ordre de mission délivré à M. Mounsi Frédéric, ils n’ont pas échappé à la folie meurtrière de leurs bourreaux », a insisté la ministre dans son communiqué. Madeleine Tchuenté a rassuré les familles des trois victimes, que les coupables seront punis à la hauteur de leur crime.