Production de l’énergie électrique. C’est le montant investi par l’entreprise Eneo les dix dernières années. Selon le directeur général de cette entreprise, le déficit des infrastructures de transport et de distribution reste la principale difficulté dans ce secteur.
Le domaine de l’électricité au Cameroun reste l’un des secteurs stratégiques dans lequel plusieurs acteurs interviennent. Parmi les nombreux acteurs qui opèrent dans le secteur de l’énergie électrique dans notre pays il ressort que l’entreprise Eneo reste le principal producteur de l’énergie électrique au Cameroun avec un taux de production de 60% d’électricité au Cameroun. C’est ce qu’affirme Amine Homman Ludiye, directeur général d’Eneo. Il s’est exprimé ce 7 mars 2025 dans le cadre d’une séance d’échange avec les journalistes. Ladite séance avait pour objectif de présenter les enjeux et les défis de l’entreprise pour l’année 2025, présenter les investissements d’Eneo les dix dernières années et d’évoquer la situation financière de l’entreprise.
Selon le directeur général d’Eneo, le secteur d’électricité au Cameroun actuellement ne souffre pas du déficit de production comme c’était le cas par le passé : « le facteur limitant reste les infrastructures de transport et les infrastructures de distribution. C’est le résultat d’un diagnostic posé et lequel diagnostic est partagé par l’ensemble des acteurs intervenant dans le domaine de l’énergie électrique au Cameroun. Il y a un plan qui a été mis en œuvre lequel plan sera financé par la Banque mondiale et la Banque africaine de Développement pour accompagner le gouvernement et les différents acteurs dans les investissements nécessaires à développer des infrastructures de transport et au développement des infrastructures de distribution », affirme le Dg d’Eneo.
Le Dg d’Eneo relève que l’autre constat partagé par les différents acteurs est le déséquilibre du modèle tarifaire d’électricité vendue par Eneo. L’électricité est vendue moins chère par rapport à son coût. Cette différence est compensée par un mécanisme de compensation tarifaire par l’Etat du Cameroun, une situation qui pèse énormément sur le budget de l’Etat limite à l’Etat d’honorer à d’autres engagements dont il devrait faire face. Le prix du Kw est vendu en moyenne à l’ordre de 80Fcfa alors que le coût réel est de 206 Fcfa. Sur sept pays aux économies comparables à l’instar de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Kenya de la Tanzanie etc., il ressort que parmi ces sept pays, le Cameroun est le deuxième pays qui vend l’électricité moins cher. Parmi les actions à mener dans le cadre de l’amélioration de la qualité de service l’entreprise Eneo est engagée depuis un certain temps au remplacement de poteau bois en poteau béton. 15 mille poteaux bois sur les 50 mille recensés seront déjà été remplacés en poteaux béton dans les prochains mois.
En plus il y a l’installation des compteurs prépayés qui est une solution à des multiples avantages va s’intensifier dans le souci de permettre aux consommateurs de pouvoir gérer leur budget et d’adapter leur consommation.
Sur les 2,2 milli de clients d’Eneo, plus de 840.000 consomment en mode prépayés. Depuis 2023, plus de 85% des nouveaux branchements sont réalisés en mode prépayé dans une logique d’autonomisation des clients et de leurs affranchissements d’un certain nombre de déficits de qualité liés à l’usage des postpaid. La tendance du compteur prépayé sera accéléré selon le directeur général d’Eneo
Entre 2014 et 2024, le taux d’électrification au Cameroun est passé de 56% en 2014 à 75% en 2024 selon les chiffres publiés par la Banque Mondiale. Toujours entre 2014 et 2024, Eneo dit avoir investi une somme de 400 milliards FCFA dans le secteur de l’électricité au Cameroun soit une moyenne de 40 milliards Fcfa par an sur les dix dernières années.
A ce jour, Eneo gère plus de 19000km de réseau moyenne tension et plus de 18 mille km de réseau basse tension pour 15 mille transformateurs installés sur tout le territoire national. Le plan de redressement du secteur de l’électricité prévoit également le raccordement de nouveaux clients et notamment les clients industriels. La principale difficulté évoquée par le directeur général d’Eneo est le fait que plusieurs administrations publiques et privées tardent à payer leur consommation. Une situation qui ne permet pas à Eneo de payer également ses fournisseurs. A ce jour, Eneo doit une somme de 500 milliards FCFA à ses différents fournisseurs. L’entreprise réclame également 400 milliards FCFA à plusieurs de ses abonnés.