La correspondance ci dessous n’a jusqu’ici fait l’objet d’aucun démenti.
Paraît-il, dans la cadre de la lutte contre la prolifération des drogues dans notre société, ainsi que leur consommation extrêmement nocive à la santé publique, le Ministère de la Santé Publique du Cameroun aurait initié des actions de terrain tendant à lutter contre ce fléau.
D’ailleurs, une vidéo très virale sur les réseaux sociaux montre à cet effet, une rixe entre forces de police et des civils dans un une discothèque proposant la Chicha, substance psychotrope interdite au Cameroun.
A la suite de cette vidéo, je découvre comme nombre d’entre vous, cette correspondance du Ministre de l’Administration Territoriale Paul ATANGA NJI , remontant les bretelles à son collègue de la Santé Publique Manaouda MALACHIE.
Ladite correspondance appelle un certain nombre d’observations de notre part.
Premièrement, sur le plan du Droit Administratif, tous les Ministères et Ministres sont égaux les uns des autres, sous réserve des règles protocolaires que confèrent les statuts de Ministre d’Etat, Ministre, Ministre Délégué et Secrétaire d’État.
Les Ministres de l’Administration Territoriale et de la Santé Publique étant tous deux Ministres ont donc le même rang protocolaire ce d’autant plus que même sur le plan fonctionnel, aucun n’est au dessus de l’autre.
Il s’ensuit qu’aucun Ministre n’a légalement le droit de donner des injonctions ou des leçons à un autre Ministre à plus fortes raisons, un Ministre ne relevant pas du même département ministériel.
C’est donc une faute professionnelle pour le Ministre ATANGA NJI, que de remonter les bretelles à son collègue de la Santé Publique, aulieu de s’en référer au Premier Ministre pour arbitrage, question d’éviter de nous servir cette cacophonie gouvernementale nauséeuse.
Deuxièmement, en subordonnant la présence des forces de maintien de l’ordre aux côtés des agents du Ministère de la Santé Publique, à l’aval préalable des Gouverneurs et Préfets, le Ministre de l’Administration Territoriale semble ignoré que les agents assermentés du Ministère de la Santé Publique ont sur le plan légal, rang d’officiers de Police Judiciaire et auxiliaires des Procureurs de la République.
Dès lors, dans le cadre de leurs actions d’officiers de police judiciaire, tendant à constater la violation de la réglementation sur la santé publique au Cameroun, ces agents assermentés du MINSANTE ont le droit de requérir l’accompagnement de la Police ou la Gendarmerie auprès des Procureurs de la République et non pas auprès des Gouverneurs et Préfets.
En effet, le MINAT semble circonscrire les actions des forces de maintien de l’ordre, aux missions de Police Administrative, alors que celles-ci bénéficient aussi des compétences d’officiers de police judiciaire, lesquelles échappent au MINAT et ses subalternes que sont les Gouverneurs et Préfets, tant en ce qui concerne leur exercice, que dans le cadre de la collaboration avec d’autres administrations comme la Justice.
Quatrièmement, la correspondance du MINAT ne trouve pas sa place dans notre société, gangrenée par le trafic et la consommation alarmantes de drogue, surtout que les mesures qui auraient été prises par la Conférence des Gouverneurs comme le dit le MINAT ne donnent aucun résultat.
D’ailleurs, l’assassinat d’un homme à Douala il y a quelques jours par les Microbes le confirme.
Enfin, le MINAT démontre par sa correspondance qu’il n’existe aucune solidarité gouvernementale entre les membres du Gouvernement de Monsieur BIYA, de même qu’il confirme ce que nous avons toujours pensé à savoir que le Premier Ministre dans le système Camerounais n’a aucun pouvoir véritable.
En effet, sous d’autres cieux où le Premier Ministre est vraiment le chef du Gouvernement, celui-ci aurait déjà désavoué publiquement Paul ATANGA NJI ou à défaut, lui aurait servi une cinglante demande d’explication pour faute lourde.
Vraiment que 2025 arrive le plus vite ou même avant pour remettre le Cameroun sur les rails.