Paul Atanga Nji remet en cause la stratégie de lutte contre la drogue de Manaouda Malachie.
Dans un contexte sociétal où la lutte contre les drogues et leur consommation devient de plus en plus pressante, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, a mis en place plusieurs actions de terrain pour endiguer ce fléau. Parmi celles-ci, la surveillance des débits de boissons, restaurants, casinos et autres lieux de loisirs par ses agents, visant à freiner la consommation de « chicha » et autres substances nocives. Seulement, cette approche n’est pas du goût du patron de la territoriale.
Dans une correspondance consultée par 237actu.com, et estampillée de la double mention, « Urgent » et « Confidentiel», Paul Atanga Nji tire les oreilles de son collègue Manaouda Malachie, rappelant les obligations et les compétences de chacun dans cette lutte.
« Malgré les multiples rappels à l’ordre des autorités administratives, il m’est revenu que vos collaborateurs effectuent encore des descentes « dites inopinées » sur le terrain pour empêcher la consommation de chicha », écrit Atanga Nji, dénonçant ainsi l’intrusion de l’équipe de santé dans des prérogatives qui relèvent de l’administration territoriale.
Le super chef de terre indique que ces contrôles se déroulent avec l’assistance des forces de maintien de l’ordre, sans que les gouverneurs, préfets et sous-préfets, responsables du maintien de l’ordre dans leurs circonscriptions respectives, n’aient été consultés. Cette situation, selon lui, est inacceptable. « Les forces de maintien de l’ordre sont mises pour emploi auprès des autorités administratives. Par conséquent, vos collaborateurs ne peuvent, pour quelques raisons que ce soit, mobiliser ou solliciter l’appui des forces de maintien de l’ordre sans l’accord préalable des Gouverneurs, Préfets et Sous-préfets », précise-t-il dans sa correspondace.
Le ton de la correspondance, peu administratif, révèle une véritable exaspération face à des actions jugées perturbatrices pour la quiétude des populations. Paul Atanga Nji rappelle que la question des drogues est déjà abordée dans des cadres appropriés, notamment lors des Conférences de Gouverneurs de Région où des mesures ont été prises pour prévenir les abus et répondre à cette problématique.
« Les contrôles décriés, effectués par vos collaborateurs perturbent sérieusement la quiétude des populations et sont susceptibles de provoquer de graves troubles à l’ordre public », avertit le ministre, ajoutant que les gouverneurs de région ont été instruits de mettre un terme à ces descentes qui créent des tensions inutiles.
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