La société d’Hygiène et de Salubrité du Cameroun (Hysacam) développe un programme de construction de centres de transfert de déchets à Douala, capitale économique du Cameroun. Il s’agit d’installations de transit permettant de regrouper les déchets collectés par les camions-bennes avant de les acheminer par un moyen de transport de plus grande capacité et à coûts maîtrisés jusqu’aux installations de traitement. La première infrastructure de cette série a été inaugurée ce 25 septembre 2024, au quartier Youpwè. Bâti sur une superficie de 5 000 m², ce centre de transfert de déchets a été construit par Hysacam et financé à hauteur d’un milliard de FCFA par la Communauté urbaine de Douala (CUD).
Baisse de 23 % du coût du transport
La mise en œuvre des centres de transfert des déchets permettra à Hysacam de réduire les coûts liés au ramassage des ordures dans les villes. « Ce premier centre peut transférer 800 tonnes de déchets par jour et réduire de moitié (50 %) la collecte journalière des déchets, estimée à 1 800 tonnes dans la capitale économique », a déclaré Jean-Pierre Ymele, le directeur général d’Hysacam. Selon lui, grâce à ce site, le coût de transport des déchets, fixé à 13 000 FCFA par tonne et facturé à la mairie de Douala, devra baisser d’environ 23 %. Ainsi, cette collectivité décentralisée va désormais débourser 10 500 FCFA par tonne de déchets transportés. Ce qui entraînera une économie de 2 500 FCFA par tonne, et « permettra à la mairie de Douala d’amortir cette infrastructure en un an », précise Jean-Pierre Ymele.
Ce centre de transfert de déchets sans reprise (c’est-à-dire que les ordures sont directement déversées dans les camions et non au sol) est doté d’un pont bascule, d’une aire de déchargement des déchets et d’un tunnel pouvant accueillir simultanément six gros porteurs de 30 m³. L’infrastructure dispose également d’une aire de maintenance, d’un bassin de récupération des eaux usées et d’un espace pour l’accueil des déchets industriels banals et des déchets préalablement triés provenant des ménages.
Le site est destiné à accueillir les déchets ménagers transportés par des camions de petite capacité en provenance de quatre arrondissements de Douala, à savoir Douala 1er à Douala 4e. Ces déchets seront ensuite transférés par des gros porteurs d’au moins 30 m³ vers le centre de traitement des déchets de PK 10 ou Ngombé. Le centre fonctionnera également comme une déchetterie où les usagers pourront déposer leurs déchets encombrants (branchages, meubles usagés, etc.).
Perpectives
Deux autres centres de transfert seront également construits à Douala d’ici 2025 pour optimiser le service de propreté dans la ville. Le maire de Douala, Roger Mbassa Ndine, s’est dit prêt à financer ces nouveaux projets qui contribueront à l’amélioration de la propreté urbaine.
Dans un contexte de rareté des ressources, l’entreprise promet d’investir dans les centres de transfert pour améliorer la qualité du service et contenir les coûts. Pour le top management, de tels investissements peuvent contribuer à freiner la croissance de l’enveloppe budgétaire et à améliorer la gestion des déchets dans un contexte financier difficile. Hysacam est en effet confrontée à de nombreux défis, dont plusieurs dus aux tensions de trésorerie qu’elle subit depuis plusieurs années. Cette situation est inhérente aux retards de paiement de ses factures par les pouvoirs publics. L’entreprise incite ainsi les municipalités à s’engager dans la mise en œuvre de ces centres de transfert, qui contribueront à l’économie circulaire en permettant le recyclage des déchets préalablement triés par des entreprises spécialisées.
Frédéric Nonos
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