Dans le cadre de la lutte contre les délestages, le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, a lancé, le 8 avril 2025 à Douala, une vaste campagne de remplacement des poteaux en bois par des poteaux en béton. Le lancement officiel a été marqué par la visite de deux usines de production installées à Souza (département du Moungo) et Missolè (Sanaga-Maritime).
Selon le membre du gouvernement, 50 000 poteaux en béton seront installés sur l’ensemble du territoire en 2025, dont 10 000 dès la première phase qui débute la semaine prochaine. Le Cameroun dispose actuellement de plus de 1,6 million de poteaux en bois, dont plus de 40 % sont vétustes, justifie-t-il.
Pour enrayer les chutes récurrentes de poteaux en bois, le gouvernement a confié la fabrication des poteaux en béton à des PME locales, avec l’obligation de respecter les normes européennes requises par Eneo, principal bénéficiaire du projet. Ces normes concernent « la résistance et les standards de qualité, qui doivent être rigoureusement respectés dans un contexte où ces poteaux jouent un rôle essentiel dans le renforcement du réseau électrique national », a indiqué le ministre.
Ce projet s’appuie sur une phase pilote lancée en 2019, qui avait permis la production locale de 1 800 poteaux en béton. En 2020, le programme est passé à une phase dite de « maturité », avec pour objectif de remplacer 90 000 poteaux en bois par un mix de poteaux neufs en bois, en béton et métalliques. Fin septembre 2021, Eneo revendiquait déjà le remplacement de 83 000 poteaux.
En parallèle, un appel d’offres national a été lancé en décembre 2024, en procédure d’urgence, pour la fourniture et l’installation de 10 000 poteaux en béton dans les dix régions du pays. Cette opération est financée à hauteur de 9,5 milliards de FCFA par la Banque africaine de développement (BAD), dans le cadre du Programme d’appui au redressement du secteur de l’électricité (Parsec).
Frédéric Nonos
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