Camtel, l’opérateur public des télécommunications au Cameroun, attribue en partie les récentes interruptions de services de télécommunication à « des actes de vandalisme qui mettent à mal l’intégrité des infrastructures ». Elle impute également ces perturbations aux aléas énergétiques qui « affectent la fiabilité des services » et aux chantiers de travaux publics qui « perturbent la continuité du réseau ».
Dans un communiqué publié le 25 septembre, Judith Yah Sunday (photo), la directrice générale de Camtel, a insisté sur le fait que l’entreprise a renforcé la sécurité de ses infrastructures en intégrant son réseau de fibre optique avec celui d’Eneo, le fournisseur exclusif d’électricité au Cameroun, permettant une continuité des services même en cas de coupure. « Même si notre câble est coupé, automatiquement, les communications sont basculées sur le câble de haute tension d’Eneo et tout continue à fonctionner sans que personne ne s’en rende compte », a déclaré la DG, alors que l’entreprise est mise à l’index pour la qualité des services Internet fournis par l’opérateur public.
Pour garantir la sécurité de ses infrastructures, Camtel a intégré le réseau de fibre optique d’Eneo afin de « solidifier » l’infrastructure nationale et d’améliorer sa résilience face aux incidents externes. L’entreprise bénéficie également d’une connexion à quatre câbles sous-marins internationaux, lui offrant des capacités suffisantes pour répondre aux besoins du pays et de la sous-région. Judith Yah Sunday a précisé que Camtel « dispose d’un backbone national terrestre qui relie l’ensemble de nos dix régions, ainsi que de quatre câbles sous-marins qui connectent le Cameroun au reste du monde. Même dans le cas extraordinaire où le câble serait coupé entre Yaoundé et Douala, nous disposons d’une voie de redondance passant par Bafoussam, via l’axe Douala-Bafoussam-Yaoundé ».
Avec un réseau actuel de 12 000 km de fibre optique, Camtel a également établi un partenariat avec Camwater, l’entreprise publique de production et de distribution d’eau potable, afin de mutualiser les infrastructures et protéger son réseau. Des négociations sont également en cours avec Camrail, le concessionnaire du chemin de fer camerounais, pour exploiter le réseau ferroviaire comme support d’extension, une initiative qui pourrait renforcer la résilience des infrastructures et améliorer la couverture territoriale, apprend-on. Par ailleurs, le datacenter de Zamengoe, soutenu financièrement par Huawei, l’un des principaux fournisseurs mondiaux d’infrastructures de TIC et d’appareils intelligents, est présenté comme un « autre atout technologique majeur ».
Camtel affirme que cette infrastructure répond aux standards internationaux de sécurité et de fiabilité, permettant d’héberger des services essentiels pour les entreprises locales tout en soutenant l’expansion numérique du pays. L’entreprise prévoit d’étendre son réseau de fibre optique de 4 000 km supplémentaires, portant ainsi le total à 16 000 km. Ce projet vise à faciliter l’accès à des services de connectivité avancés pour les entreprises et les particuliers, s’inscrivant dans la volonté du gouvernement camerounais de moderniser les infrastructures numériques pour soutenir la transformation économique du pays.
Camtel est au cœur des enjeux de connectivité au Cameroun, où la qualité des services de communication électronique est en constante évolution. Le 11 septembre dernier, l’Agence de régulation des télécommunications (ART) a annoncé le lancement d’un audit opérationnel du réseau national à fibre optique de Camtel, en réponse à « une dégradation continue de la qualité des services de communications électroniques mobiles », affectant également les opérateurs mobiles MTN Cameroon et Orange Cameroun.
P.N.N
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