
Selon les projections de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), la production camerounaise de café devrait atteindre 17 600 tonnes en 2025, soit une augmentation de 500 tonnes par rapport à 2024. Toutefois, ce volume reste inférieur aux 20 500 tonnes enregistrées en 2023, selon les données de l’institution monétaire.
Si les prévisions de la BEAC venaient à se réaliser, le Cameroun passerait donc à nouveau à côté de son objectif de produire annuellement 125 000 tonnes de café robusta et 35 000 tonnes de café arabica. En effet, ce niveau de production est toujours attendu depuis l’année 2020, conformément au plan de relance des filières cacao et café adopté par le gouvernement et les acteurs de la filière en 2014. Onze ans plus tard, les fruits des multiples programmes et projets mis en place pour pouvoir réaliser cet objectif restent attendus.
En effet, depuis plusieurs années, la production du café est sur le déclin au Cameroun. À l’origine de cette réalité, selon les acteurs, se trouvent non seulement les effets néfastes des changements climatiques, mais aussi et surtout le désintérêt des producteurs, qui sont refroidis par des prix d’achat jugés très bas. Cette conjonction de facteurs a pour conséquence de plomber la production nationale.
À titre d’illustration, alors que le Cameroun affichait encore une production caféière de 130 000 tonnes dans les années 90, le pays devrait enregistrer moins du septième de cette production en 2025, si l’on s’en tient aux prévisions de la BEAC. Mieux, les 17 100 tonnes annoncées cette année dépassent à peine la production de 16 142 tonnes enregistrée au terme de la saison 2012-2013. Celle-ci avait d’ailleurs été qualifiée de plus mauvaise campagne « des 50 dernières années » par l’Office national du cacao et du café (ONCC).
Au demeurant, le déclin de la production caféière au Cameroun est aux antipodes du dynamisme observé dans le secteur de la transformation. En effet, à la différence de la filière cacao, dans laquelle la transformation est contrôlée par des multinationales étrangères, la torréfaction du café au Cameroun est l’apanage des nationaux. En raison de la qualité de leurs produits, ces derniers alignent d’ailleurs très souvent des distinctions à l’international.
Brice R. Mbodiam
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