
Le groupe brésilien Tace Trading, partenaire d’une banque d’investissement locale, est en négociation avancée avec le Conseil de l’interprofession bovine du Cameroun (Cibovic) pour injecter 128 milliards FCFA dans la construction d’un marché régional ultramoderne de 20 000 têtes de bétail à Douala et Édéa, dans la région du Littoral. Selon Djawa Abega Mustapha, président du Cibovic, ce financement représente 80 % du coût total du projet, évalué à 160 milliards FCFA.
Le reliquat, soit 32 milliards FCFA (20 %), devrait être mobilisé auprès d’un pool bancaire local composé d’Afriland First Bank, BGFI Bank et UBC. Le projet implique également le groupe financier britannique Malison Financial Group, qui fournirait une garantie de 20 à 30 milliards FCFA pour sécuriser les transactions commerciales liées à la vente de bétail. Tous ces partenaires seront coordonnés à travers un guichet unique mis en place par la multinationale suisse Société générale de surveillance (SGS).
Le prêt octroyé par Tace Trading serait assorti d’un taux d’intérêt de 5 %, avec une maturité de 10 ans et un remboursement différé de deux ans. Toutefois, « ce délai pourrait être renégocié en fonction de la célérité de l’exécution du projet », précise Djawa Abega Mustapha. Il indique également que le coût du projet pourrait être révisé à la hausse ou à la baisse, en fonction du relief des sites sélectionnés et de l’évolution des prix des matières premières sur le marché international.
Grâce à l’appui du gouvernement, ce financement permettra à Tace Trading de construire des infrastructures aux normes brésiliennes : abattoirs modernes, centres d’insémination artificielle, unités de fabrication d’aliments pour bétail, entre autres. L’entreprise prévoit également l’introduction de 100 000 vaches destinées à l’insémination dans les localités de Tcheré, Meïganga, Ngaoundal et Touboro, situées dans le septentrion camerounais, reconnues pour sa forte production bovine. Le cheptel ainsi obtenu sera ensuite acheminé vers les parcs à bétail de Douala et Édéa.
En gestation depuis cinq ans, ce projet porté par les communautés urbaines de Douala et Édéa devrait être officiellement lancé en juillet prochain. Implanté sur une superficie de 110 hectares, il vise à structurer la filière bovine, réduire le coût de la viande de bœuf sur les marchés locaux, pallier les pénuries récurrentes, et générer des devises par l’exportation du bétail via les ports de Douala et de Kribi.
Frédéric Nonos
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