Pour de nombreux analystes, le meeting parisien de Maurice Kamto visait principalement à repositionner la diaspora camerounaise comme un acteur clé du processus électoral à venir. L’objectif était d’inciter les Camerounais de l’étranger à dépasser leur rôle de simples commentateurs pour s’engager activement. Selon le Professeur Louison Essomba, universitaire et analyste politique, cette démarche s’inscrit dans le cadre de la Constitution camerounaise (article 3) qui permet aux partis politiques de recourir au suffrage et implique un aspect fondamental : la mobilisation.
Au-delà d’un simple appel au vote, la visite de Kamto est perçue comme une invitation à l’organisation et à la structuration de relais locaux au sein de la diaspora. L’ambition serait de faire pression sur les instances électorales pour garantir une participation effective des Camerounais de l’étranger. Le Professeur Essomba a également souligné l’importance de mobiliser les ressources humaines, matérielles et financières nécessaires pour une campagne nationale d’envergure.
Interrogé par Equinoxe TV, le Professeur Louison Essomba a résumé en deux points les motivations de Maurice Kamto à Paris : « 1- Il est allé rassurer la diaspora camerounaise du fait de la recevabilité de sa candidature, qui au plan national est sujette à débat. Il est davantage allé chercher la diaspora afin que celle-ci lui apporte un soutien financier conséquent pour mener à bien l’élection présidentielle qui arrive parce que vous savez que c’est une charge, il faut des scrutateurs dans les bureaux de vote, il faut assurer la mobilité des uns et des autres. »
Pour le MRC, l’objectif affiché est clair : transformer la diaspora non pas en un simple réservoir de voix, mais en un levier stratégique du changement politique. Ce déplacement à Paris aurait également servi de test pour Maurice Kamto, selon Louison Essomba. « Le MRC est un parti extrêmement populaire, il faut le reconnaître. Mais je souhaite qu’on transforme cette mobilisation populaire en mobilisation politique », a-t-il ajouté.
Enfin, la visite aurait été un test de la capacité de Kamto à rassembler au-delà de ses cercles habituels, un test de crédibilité auprès de ses partenaires étrangers, ainsi qu’un test de sa méthode politique.