Comme alerté par Lebledparle.com dans un récent article, le processus électoral en vue de l’élection présidentielle de 2025 au Cameroun entre dans une phase décisive, malgré le flou qui persiste. D’un côté, la publication officielle d’un calendrier électoral se fait attendre. De l’autre, un document « probable » d’ELECAM – un organisme dont l’indépendance est souvent remise en question, et qui est régulièrement soupçonné de servir les intérêts du pouvoir en place – aurait malheureusement « fuité », suggérant les dates suivantes :
- 12 juillet 2025 : Convocation du corps électoral
- 22 juillet 2025 : Date limite de dépôt des candidatures
- 11 août 2025 : Publication de la liste officielle des candidats
- Du 27 septembre au 11 octobre 2025 : Campagne électorale
- 12 octobre 2025 : Jour « probable » du scrutin présidentiel
- 26 octobre 2025 : Proclamation des résultats
- 9 novembre 2025 : Début « probable » du nouveau mandat (le mandat actuel de Paul Biya s’achevant le 6 novembre 2025)
Le « probable » et le flou
L’utilisation du terme « probable » par ELECAM dans ce document, en l’absence de toute confirmation officielle, est déjà un point de friction. Elle alimente la perception d’une institution qui entretient le flou, soit par manque de préparation, soit par une stratégie délibérée. Cette incertitude s’ajoute à des préoccupations plus anciennes concernant la gestion des élections.
Une tradition électorale d’attente
Un aspect particulièrement souligné par les observateurs est le délai de quatorze jours « nécessaire » entre le jour du scrutin (12 octobre) et la proclamation des résultats (26 octobre). Ce laps de temps, jugé excessivement long comparé aux pratiques électorales dans de nombreuses démocraties où les résultats sont souvent connus en quelques heures, ne fait qu’alimenter une tradition électorale camerounaise marquée par l’attente, le suspense et, inévitablement, les soupçons de manipulation.
Liste électorale nationale invisible
De plus, ELECAM reste silencieuse quant à la publication de la liste électorale nationale, une opacité qui, pour beaucoup, contribue à la méfiance générale envers l’institution. Cette réticence à communiquer de manière proactive et transparente sur des éléments fondamentaux du processus électoral renforce l’idée que l’organe en charge des élections n’est pas toujours à la hauteur de son rôle de garant d’un scrutin juste et crédible.
Alors que le Cameroun se prépare à une élection cruciale, les défaillances perçues et les manœuvres supposées d’ELECAM dès cette phase préliminaire mettent déjà à nu, les défis persistants en matière de transparence et de crédibilité du processus électoral dans le pays.