Célestin Djamen n’a pas mâché ses mots en réagissant à l’apparition de Maurice Kamto dans la capitale française. Selon lui, le président national du MRC a fait preuve d’une « malhonnêteté indicible ». L’ancien membre du MRC a ainsi ouvertement remis en question la sincérité de l’engagement politique de Maurice Kamto, laissant entendre une forme d’incohérence entre ses discours et ses actions passées ou présentes.
« Somnambulisme politique » et « incohérences » de Kamto
Poursuivant sa critique, Célestin Djamen a étendu ses observations à la base militante du MRC. Il a déclaré avoir l’impression que la sphère politique camerounaise, et en particulier les militants du MRC, traversait une période de « somnambulisme politique ». Pour lui, « quand vous oubliez l’histoire, vous êtes condamnés à la revivre douloureusement », une allusion aux apparentes contradictions qu’il perçoit dans le parcours et les positions de Maurice Kamto.
Le président de l’APAR a étayé ses propos en évoquant de « nombreuses incohérences » caractérisant le leader du MRC. Il a notamment rappelé une déclaration de Maurice Kamto datant du 25 janvier 2019, où il affirmait que « la politique de la chaise vide n’a jamais payé nulle part au monde », pour ensuite refuser de participer aux élections trois semaines plus tard. Djamen a ironisé sur le changement de discours de Kamto, expliquant que le motif invoqué, à savoir la guerre dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (NOSO) ou l’apparition du code électoral en 2019, n’était pas convaincant. « C’est le même homme qui dit ça, trois semaines plus tôt », a-t-il insisté, avant de citer son ami Paul Éric Kingue qui aurait qualifié Kamto de « pape de l’incohérence ».
Le « syndrome de la double personnalité » des militants ?
Célestin Djamen est allé plus loin dans son analyse, accusant même les militants du MRC de souffrir d’un « syndrome de la double personnalité ». Il a fait remarquer que les mêmes applaudissements reçus par Maurice Kamto le 30 novembre 2019, alors qu’il prônait la non-politique de la chaise vide, étaient les mêmes que ceux offerts à ses discours contradictoires.
« Il y a chez ses militants, mais peut-être pas tous — il y a toujours quelques exceptions —, il y a chez ces militants une espèce de double personnalité. Alors, ça veut donc dire qu’il y a un problème de psychologie profonde chez ces militants, » a souligné Djamen, s’interrogeant sur les motivations réelles de leur soutien. « Est-ce qu’ils sont derrière quelqu’un par rapport à une certaine appartenance tribale ? Ou ils sont derrière quelqu’un par rapport à un programme politique ? », a-t-il questionné, exprimant de forts doutes sur la connaissance du programme du MRC par ses propres militants. Il a conclu en affirmant que le simple slogan « Biya must go », popularisé par John Fru Ndi, ne constituait pas un programme politique viable.
Cette intervention de Célestin Djamen, ancienne figure du MRC et désormais positionné en critique acerbe, ne fait que renforcer les fractures internes de l’opposition, au moment où plusieurs voix plaident en faveur d’une.