D’entrée de jeu, Calixthe Beyala, fidèle à son positionnement, rappelle son affirmation de 2018 selon laquelle « Biya avait gagné les élections présidentielles », propos qu’elle dit maintenir. Cependant, elle se donne ensuite pour mission de « pourfendre ces mensonges délibérés distillés par les tenants du pouvoir à propos de l’opposition en générale et de Kamto en particulier. »
L’auteure aborde ensuite la question des relations de l’opposition camerounaise avec Paris, soulignant qu’ »aucun opposant n’est en odeur de sainteté à Paris ». Elle critique ce qu’elle considère comme la « naïveté » de certains opposants qui « s’évertuent à inviter les ambassadeurs à leurs congrès », jugeant cette démarche « contre productive et puérile ».
En revanche, Calixthe Beyala affirme que « le président Paul Biya est très aimé par Paris. Il y est adulé et chouchouté car il est le dernier rempart en Afrique francophone pour protéger les intérêts de mon pays la France. » Elle met en contraste cette relation avec les pays de l’AES (Alliance des États du Sahel), la Centrafrique, et même le Tchad, qui se seraient « affranchis de la France ». Elle mentionne également que « c’est Paul Biya qui ces derniers jours encore, a fait venir une armée étrangère au Cameroun sans que l’on sache très bien pourquoi. »
L’écrivaine s’inscrit en faux contre les allégations selon lesquelles l’opposition chercherait le sang des Camerounais. Elle pose une série de questions rhétoriques : « Faudrait-il vous rappeler qu’aucun opposant n’a jamais tué un camerounais ? Que les guerres au Cameroun sont les faits du pouvoir actuel ? Que les camerounais qui meurent chaque jour en voulant relier Douala et Yaoundé meurent à gogo parce que l’état n’a pas construit de routes depuis 43 ans? Que les camerounais qui meurent par manque de soin relèvent de la responsabilité de l’état camerounais donc de Paul Biya ? Que les journalistes tués par les forces de l’ordre relèvent de la responsabilité du gouvernement Biya ? Que toutes les élites qui pourrissent en prison – une mort lente et certaine les attendent- sont de la main et de la responsabilité du pouvoir actuel et notamment de son président ? »
Pour Calixthe Beyala, « faire des montages pour mettre sur le dos de l’opposition les cadavres du régime de Yaoundé relève de la pure sorcellerie. » Elle appelle à cesser cette « manipulation » pour que les Camerounais aient une « lisibilité claire de la situation qui prévaut à savoir un mélange d’extrême pauvreté, de grosses injustices sociales, de pénuries d’eau et de pillages des caisses de l’état. »
En conclusion, elle impute tous ces maux au régime dirigé par Paul Biya, estimant qu’il « doit céder sa place à quelqu’un d’autre pour permettre au Cameroun de se régénérer, de renaître de ses cendres. »