Il est depuis samedi dernier en garde à vue après avoir demandé à un policier en service au commissariat de sécurité publique de Yagoua de se présenter à un poste de contrôle. Il a été torturé par trois policiers et un agent de la Sodepa.
Alain Biena, 31 ans et ses bourreaux policiers, ainsi que leur acolyte le nommé Bouba ont été transférés ce dimanche 15 juin 2025 à Maroua sur instructions de Martin Mbarga Nguelé, délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn) à la suite de multiples dénonciations sur les réseaux sociaux. L’inspecteur de police et deux autres fonctionnaires ainsi qu’un agent de la SODEPA sont accusés de torture sur le jeune Biena Alain. À Maroua, les quatre mousquetaires venant de Yagoua ont été mis en détention en attendant les débuts des auditions ce lundi 16 juin 2025. Le délégué régional de la Dgsn de l’Extrême-Nord a ordonné des soins et consultations médicales à la suite des plaintes du nommé Biena Alain. La victime des policiers de Yagoua se plaignait selon diverses sources à la police de douleur au bas ventre et à la tête. Attendant de recevoir d’autres soins approfondis ce lundi 16 juin 2025.
Joint au téléphone par le Jour, l’un des frères de Biena Alain qui lui a rendu visite avant son transfert à Maroua s’est voulu rassurant. « Il va bien malgré le traumatisme lié aux coups de poing et de pieds qu’il a reçu. Il m’a dit avoir des fortes douleurs au bas ventre. Il a ajouté aussi que tout son corps lui faisait mal », a confié, Angolsou Albert, l’un des frères aînés de Biena Alain. L’information a été confirmée par l’un des conseils de l’agence de voyage Danay Express qui a aussi rendu visite au jeune Biena Alain avant son transfert sur Maroua. Tout commence le samedi 14 juin 2025. Il est 10 heures, lorsqu’un bus de transport en commun de 70 places en partance pour Douala est stoppé à la sortie de Yagoua au point du contrôle mixte police-gendarmerie. Un inspecteur de police au lieu du contrôle entre dans le bus et selon plusieurs témoins d’un ton arrogant demande les cartes nationales d’identité à chaque passager. Le jeune Biena Alain, détenteur d’une Cni, l’a sorti de sa poche et avant de la remettre a demandé au policier en contrôle de se présenter lui aussi. En réaction, le fonctionnaire de police va plutôt gifler le jeune occupant. C’est la débandade générale. L’inspecteur de police cravache le jeune Biena et veut le faire sortir de force du bus. Il sera aidé par d’autres policiers venus à son secours. Puis s’ensuit une bagarre. Dans une vidéo filmée par un autre passager, on peut bien voir le traitement inhumain que reçoit le jeune Biena Alain de la part des policiers. Ils sont au nombre de trois. Un autre homme en tenue de sport aide les fonctionnaires de police à maîtriser leur proie en posant son pied sur la tête et la nuque du jeune Biena. Malgré les cris de douleur et de résistance du jeune les policiers vont le menotter et l’attacher et le jeter sous un hangar. Malgré les interventions de certains passagers et du chauffeur après plus de 30 minutes de vacarme, les fonctionnaires de police refuseront de laisser le jeune Biena Alain continuer son voyage sur Douala, dans la région du Littoral sa destination finale. À l’agence de Danay Express à Yagoua, c’est le branle-bas. La direction de cette agence de voyage y dépêche un avocat pour assister son passager. C’est peine perdue.
Les responsables du commissariat de sécurité publique de Yagoua refusent toute visite au jeune Biena Alain jeté dans une cellule de cette unité de la police. Jusqu’à 22 heures le samedi 14 juin 2025, Biena Alain est torturé. Il n’a pas droit à s’alimenter et à boire de l’eau malgré ses sollicitations. Une rumeur l’annonce mort en cellule lorsqu’il s’évanouit. C’est à ce moment que le patron des lieux pris de panique fait appel à la famille du jeune Biena Alain pour lui apporter à manger et à boire. Ils passeront 15 minutes avec le détenu de la police à Yagoua. Sur les réseaux sociaux, la mobilisation est totale. Des quatre coins du Cameroun, des internautes réclament justice pour Biena Alain. En attendant la suite de l’enquête diligentée par Martin Mbarga Nguelé, le délégué général à la Sûreté nationale, Biena Alain et ses bourreaux policiers sont en détention dans une cellule de la délégation régionale de la Dgsn de l’Extrême-Nord à Maroua.