Henriette Ekwe s’exprime, dans un contexte pré-électoral tendu. En effet, cette année, le peuple camerounais a rendez-vous avec les urnes, au mois d’octobre. Cette élection permettra aux citoyens d’élire l’homme qui devra présider à leurs destinées, dans les sept prochaines années. A seulement quatre mois du scrutin, la scène politique nationale s’est enflammée.
Dans le camp du parti au pouvoir régulièrement accusé manœuvres en cette période pré-électorale, Paul Biya, âgé de 92 ans dont 43 au pouvoir, est appelé et « même supplié », de partout pour se présenter à sa propre succession. Un jeu vœu plutôt « malsain » et « irréaliste », selon certaines dissidences de la classe politique de l’opposition et une certaine société civile à laquelle se reconnait le clergé. Mais alors qu’une vingtaine de candidats se sont déjà déclarés, Paul Biya lui, n’a encore rien dit et continue, on dirait, à « écouter son corps », face à ce que signifie être président de la République du Cameroun d’aujourd’hui.
C’est dans ce contexte que Henriette Ekwe, a pris la parole dans un entretien accordé au média allemand Deutsche Welle. Interrogée sur le fait que le président Paul Biya soit en position d’être réélu faute d’adversaires, Henriette Ekwe évoque pour rendre possible cette éventualité, le rôle que va jouer Elecam.
« Oui, mais il ne va pas être élu parce qu’il a remporté des suffrages. Il va être élu parce qu’Elecam est un élément important qui détourne tout. Elecam, un comité de base du RDPC. Donc c’est le président Biya qui a nommé tout le monde », a-t-elle rappelé.
Par ailleurs, « Il faut dire que, au Cameroun, le vote est censitaire. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que ce sont les citoyens qui ont l’argent qui peuvent être candidats. Les pauvres n’ont qu’un droit : c’est d’aller voter ces gens-là. », explique la journaliste et activiste politique, avant de marteler : « Oui, il faut 30 millions. Tu vas les trouver où ? Et cela donne des situations où les candidats sont obligés de faire appel à l’Etat, c’est-à-dire à la présidence. » On va voir si on peut te donner ceci à une condition : il faut qu’à 20h00, tu reconnaisses que les urnes ont parlé, que c’est lui le vainqueur ». Voilà ! ».