Dans leur déclaration publiée le 18 juin 2025, les membres du collectif invitent la population du Sud à une « prise de conscience et à un choix électoral éclairé », en tenant compte des « problèmes » qu’ils rencontrent « depuis des décennies ». Cet appel à l’alternance politique dans ce qui est considéré comme le « pays organisateur » du régime, marque un point de rupture significatif.
Dieudonné Essomba critique la réaction des élites du Sud
Sur le plateau de l’émission Club d’Élites de Vision 4 ce dimanche 22 juin 2025, l’économiste et analyste politique Dieudonné Essomba s’est exprimé sur cette polémique, adoptant une position critique vis-à-vis de la réaction des élites pro-régime du Sud.« Je ne comprends pas la réaction des élites du Sud. Elle ne se justifie pas. Le Sud n’est pas capable de maintenir Biya au pouvoir » a-t-il affirmé d’emblée. Pour Dieudonné Essomba, la manière de gérer cette « petite dissidence » est inappropriée. « Et donc, lorsque des dissidents le critiquent, ce n’est pas comme ça qu’il faut régler le problème », a-t-il martelé.
L’analyste s’interroge sur la perception qui est faite du Président Biya de sa région d’origine : « On présente Biya maintenant comme une sorte de président dont l’action serait de développer le Sud. On ne voit pas bien quel engagement on veut imposer aux ressortissants du Sud. C’est comme si c’était une trahison incroyable. Quand on parle même de parricide… »
« Est-ce que ce sont les gens du Sud qui ont mis Biya à Étoudi ? »
Dieudonné Essomba remet ensuite en question la contribution réelle de la région du Sud au maintien de Paul Biya au pouvoir, un argument souvent mis en avant par les défenseurs du régime : « Est-ce que ce sont les gens du Sud qui ont mis Biya à Étoudi ? En termes même de maintien de Biya à Étoudi, quelle est leur contribution ? Il faut arrêter avec ça. »
« Vous avez une petite dissidence. Il ne faut pas l’oublier : le vote au Cameroun est d’abord communautariste. D’une manière naturelle, les gens ont tendance à suivre le vote communautaire. S’il y a une petite dissidence, on la règle de manière discrète. Ils se présentent là comme si, sans eux, Biya ne serait plus là. », a-t-il conclu.