À l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025, la région du Sud, longtemps considérée comme « le socle granitique » de Paul Biya, est secouée par une controverse politique plutôt inhabituelle. En effet, dans une déclaration publique datée du 18 juin 2025, ce collectif invite les populations du Sud à une « prise de conscience et à un choix électoral éclairé », les exhortant à considérer les « problèmes » qu’ils auraient rencontrés « depuis des décennies ».
Cette démarche inattendue dans le « pays organisateur » du régime a immédiatement déclenché une riposte. En effet, Jacques Fame Ndongo, le Ministre d’État, Ministre de l’Enseignement Supérieur et patron du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) dans la région du Sud, a lancé un contre-appel, invitant les populations à rejeter « systématiquement l’appel à l’alternance politique » et à réaffirmer leur soutien au président sortant, qui faut-il rappeler, est aujourd’hui âgé de 93 ans dont 42 au pouvoir.

Sam Séverin Ango dénonce la « supercherie »
Au cœur de cette effervescence politique, la réaction de Sam Séverin Ango, journaliste et ancien militant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) désormais membre du RDPC, a particulièrement marqué les esprits. Invité ce dimanche sur le plateau de l’émission « Canal Presse » sur Canal 2 International, Sam Séverin Ango n’a pas mâché ses mots. Il a critiqué vertement la couverture médiatique de cette affaire et dénonçant une manipulation.
Le journaliste a exprimé son « regret » face à ce qu’il qualifie de « journalisme camerounais », ciblant spécifiquement des quotidiens comme « Le Messager, Émergence et Mutations ». Selon lui, ces médias « prennent quelque chose qui relève du menu fretin et décident d’en faire des grandes Unes quand même ». Une démarche qui l’inquiète pour « l’avenir de notre communication journalistique ».
Pour Sam Séverin Ango, l’initiative du collectif du Sud n’est pas ce qu’elle prétend être. Il a publiquement remis en question la légitimité des signataires à parler au nom de la « grande élite de la région du Sud ». Avec une certitude affirmée, il a déclaré que le « meilleur titre » pour cette actualité aurait dû être : « Des militants MRC de la région du Sud demandent à Paul Biya de ne plus se représenter. »
Poursuivant ses accusations, Sam Séverin Ango a pointé du doigt le Pr. Jean Calvin Aba’a Oyono. Il soutient que le professeur, qu’il identifie comme un « sympathisant du MRC », aurait orchestré cette initiative. « Ils sont tous du MRC, je les ai côtoyés par le passé. Monsieur Aba’a Oyono Jean Calvin est aujourd’hui un sympathisant du MRC. C’est lui qui a instrumentalisé ce petit monde en se faisant passer pour la grande élite du Sud », a-t-il affirmé, suggérant ainsi une tentative délibérée d’influencer l’opinion publique sous de faux prétextes.