Interrogé sur son positionnement, notamment après sa présence aux côtés de Maurice Kamto à Paris et sa participation au congrès de Cabral Libii, le Pr Aba’a Oyono a affirmé avec force : « Je ne suis ni du MRC ni du PCRN, je suis un intellectuel engagé. »
Le constitutionnaliste s’est par ailleurs étonné de l’ampleur de la polémique engendrée par sa prise de parole lors du meeting du 31 mai à la Place de la République. Il a souligné que sa participation au congrès du PCRN de Cabral Libii n’avait pas suscité un tel tollé. Cette distinction suggère, selon lui, une réaction sélective de la part de certains acteurs ou médias.
Jean Calvin Aba’a Oyono a également profité de son intervention pour critiquer les mécanismes qu’il perçoit comme des piliers du pouvoir en place. Selon lui, « Le pouvoir qui dure s’appuie sur deux leviers : la peur et le tribalisme. » Cette analyse acerbe dépeint une vision des fondements du régime, loin des principes démocratiques.
Assumant pleinement sa « liberté de ton », l’intellectuel a également adressé un reproche à ses pairs universitaires qu’il estime trop complaisants ou inféodés au pouvoir. « Pendant que nous, on s’exprime dans des chaînes libres comme Équinoxe, d’autres vont sur les chaînes du régime. », a-t-il ainsi lancé. Une déclaration qui souligne la fracture qu’il perçoit au sein de l’université camerounaise, entre ceux qui s’engagent dans la critique ouverte et ceux qui préféreraient s’aligner avec les institutions officielles.
L’intervention du Pr Jean Calvin Aba’a Oyono s’inscrit dans un contexte politique camerounais de plus en plus polarisé à l’approche de la présidentielle de 2025, où les voix indépendantes et critiques tentent de se frayer un chemin face aux discours partisans.