Dans un contexte politique camerounais marqué par des dynamiques de repositionnement et des débats intenses, le Président de la République, Paul Biya, a pris la parole ce 26 juin 2025 via ses pages sur les réseaux sociaux. Son message éclaire la manière dont il considère les formations et personnalités ne militant pas pour le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC).
Dans sa publication, le président national du RDPC s’est exprimé sur ceux et celles qui s’opposent à sa vision et à l’idéologie de son parti. Il a déclaré que : « Ceux qui sont de l’opposition ne sont ni des parias, ni des ennemis. Je les considère, s’ils sont responsables, comme des acteurs à part entière de la vie nationale. »
Cette prise de parole intervient à un moment clé. Elle est publiée au lendemain de la déclaration de candidature de l’ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Issa Tchiroma Bakary, à l’élection présidentielle d’octobre 2025. Le 25 juin 2025, après avoir soutenu la candidature de Paul Biya pendant de longues années et après 20 ans de service au sein du gouvernement, Issa Tchiroma avait adressé une lettre aux Camerounais les appelant à « tourner la page du système gouvernant actuel ».
Le message du Chef de l’État peut être perçu comme une réponse implicite aux commentaires et analyses liés à la démission et à la nouvelle posture de l’ancien ministre. Il met en avant la « responsabilité » comme un critère fondamental pour la considération des opposants, suggérant ainsi une ligne directrice pour les relations entre le pouvoir et ses contradicteurs.
Par ailleurs, cette publication semble insinuer que les restrictions que l’opposition dit subir au Cameroun relèveraient davantage du fait des leaders politiques de l’opposition ou de leurs partis eux-mêmes. Or, du côté de l’opposition, les dénonciations portent fréquemment sur ce qu’ils qualifient d’abus de la part des autorités administratives et sécuritaires. Cette divergence de perception sur la nature des entraves à l’activité de l’opposition demeure un point de friction majeur dans le dialogue politique camerounais.