Après une séance de travail avec la délégation de l’Extrême-Nord mardi, Ferdinand Ngoh Ngoh a accueilli ce mercredi 2 juillet 2025 les membres du gouvernement, ainsi que les députés et sénateurs originaires de la région du Nord. Entouré de ses collaborateurs Philippe Mbarga Mboa et Mohamadou Moustapha, le bras droit du Président a transmis un message qui, bien que teinté de confiance, révèle une préoccupation sous-jacente : « Une élection n’est jamais gagnée à l’avance. Restons sereins, mobilisés et déterminés », a rapporté la Crtv.
Ce message, à la fois exhortatif et prudent, contraste avec l’image d’un RDPC traditionnellement confiant de sa victoire. La nécessité de rappeler que « une élection n’est jamais gagnée d’avance » suggère une prise de conscience des défis à venir, notamment face aux candidatures de figures issues de régions traditionnellement considérées comme des bastions du parti au pouvoir ou de ses alliés. Le « restons sereins, mobilisés et déterminés » peut être interprété comme un appel à la vigilance face à une élection qui s’annonce plus compétitive que par le passé.
La forte implication de Ferdinand Ngoh Ngoh, réputé pour sa proximité avec le Chef de l’État, dans cette tournée de « rassurement » auprès des élites régionales, ne passe pas inaperçue. Des observateurs y voient une centralisation du pouvoir et une dépendance du Président vis-à-vis de ses collaborateurs les plus directs pour relayer son message, à quelques mois seulement du scrutin.
Par ailleurs, le choix de cibler en premier lieu les régions du Septentrion (Extrême-Nord, Nord, et bientôt Adamaoua jeudi), d’où sont originaires des candidats comme Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary (bien que Tchiroma soit de l’Extrême-Nord), n’est pas anodin non plus. Il témoigne d’une volonté du régime de consolider son assise dans ces zones stratégiques face aux défis posés par ces candidatures inattendues qui pourraient fragmenter le vote traditionnel.
Alors que les délégations de l’Adamaoua et de l’Ouest sont attendues jeudi 3 juillet, cette série de rencontres au Palais de l’Unité dépeint une présidence en mode « campagne », affichant une sérénité de façade tout en œuvrant activement à mobiliser ses troupes et à anticiper les potentielles fissures dans son électorat.