La préparation de l’élection présidentielle d’octobre 2025 au Cameroun est d’ores et déjà entachée par une nouvelle controverse institutionnelle. Dans une déclaration ce 3 juillet 2025, Abdouraman Hamadou Babba, a vivement critiqué une décision du Conseil Constitutionnel qui se déclare « incompétent » face au silence d’ELECAM (Elections Cameroon).
Cette décision de l’organe censé garantir la régularité des élections est jugée particulièrement préoccupante. Le Conseil Constitutionnel a en effet refusé de statuer sur une requête déposée le 23 mai 2025, à laquelle ELECAM n’avait pas répondu. Pour Abdouraman Hamadou Babba, un tel raisonnement crée un précédent dangereux pour le processus démocratique : « À suivre ce raisonnement, il suffirait désormais à ELECAM de se taire pour bloquer toute contestation légale d’une élection présidentielle ».
Cette situation soulève de sérieuses interrogations sur la transparence et l’équité des prochaines échéances électorales. En se déclarant incompétent, le Conseil Constitutionnel, garant des institutions, semble laisser une marge de manœuvre considérable à ELECAM, l’organisme en charge de l’organisation des élections, sans possibilité de recours en cas de mutisme. Une absence de réponse d’ELECAM pourrait ainsi, selon Abdouraman Hamadou Babba, se transformer en un outil de blocage de toute contestation légale, remettant en question les fondements mêmes du processus électoral.
Face à ce qu’il perçoit comme une défaillance institutionnelle, Abdouraman Hamadou Babba s’en remet à « l’Histoire de juger ». Malgré cette décision du Conseil Constitutionnel, il a réaffirmé sa confiance, déclarant : « Nous allons récupérer notre pays en octobre 2025 pour le mettre au service de tous ».
Ce nouveau « bras de fer institutionnel » à quelques mois seulement de la présidentielle de 2025 alimente la polémique sur la « démocratie en suspens » au Cameroun. Il renforce les craintes d’une instrumentalisation des organes électoraux et constitutionnels, et met en lumière les défis persistants pour garantir un scrutin transparent et incontestable dans le pays.