La société Traiding & Exploitation (Tradex), filiale de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), le bras armé de l’État du Cameroun dans l’exploitation et l’exploration pétro-gazière, devrait lancer ses activités en République démocratique du Congo (RD Congo ou RDC) dès l’année 2025. De sources proches du dossier, le top management de cette entreprise pétrolière, spécialisée dans l’avitaillement des aéronefs et des navires, puis dans la distribution des produits pétroliers, a obtenu depuis juin 2024 le quitus du Conseil administration, pour lancer la filiale de la RDC.
« Tout est fin prêt ! Nous avons déjà obtenu tous les agréments. Il ne reste que la désignation du directeur général de Tradex RD Congo, qui interviendra certainement avant la fin de l’année 2024. Nous prévoyons de lancer les activités dès l’année 2025, grâce à notre actionnaire Geogas. C’est lui qui nous ouvre les portes de ce nouveau marché », confie une source interne à cette entreprise, contrôlée à 54% par la SNH, à 36% par le Français Geogas, et à 10% par des privés locaux.
L’ouverture d’une filiale en RD Congo portera à quatre, le nombre de pays de l’Afrique centrale dans lesquels ce marketeur camerounais opère. En effet, en plus du Cameroun, pays dans lequel l’entreprise est présente à travers des stations-service disséminées dans 32 villes et villages, Tradex opère déjà en République centrafricaine (RCA), au Tchad et en Guinée équatoriale. Dans ce dernier pays, la toute première station-service de ce pétrolier camerounais a été inaugurée le 18 février 2021 à Malabo. Mais, Tradex y opérait déjà depuis 2015, en approvisionnant de manière exclusive les bâtiments se ravitaillant en produits pétroliers à Luba Free Port.
L’empreinte sous-régionale de cette entreprise camerounaise aurait d’ailleurs été plus importante dès l’année 2024 courante, si Tradex n’avait pas finalement abandonné son projet de rachat des réseaux de distribution de l’opérateur Français ToalEnergies en RCA et au Tchad. Ces actifs sont finalement tombés, en RCA, dans l’escarcelle de Transafrica Market Oil (Tamoil), société contrôlée par la banque d’affaires Rochefort International ; et au Tchad, dans celle de la junior-pétrolière mauritanienne Star Oil. Aussi, ces deux repreneurs deviennent-ils de sérieux concurrents pour le marketeur camerounais sur ces deux marchés.
Mais, Tradex, qui revendique environ 1600 emplois dans ses filiales actuelles et au Cameroun, ne manque pas d’atouts. En 2023, l’entreprise a par exemple réalisé un résultat net bénéficiaire de 14,7 milliards de FCFA, soit la plus belle performance depuis sa création en 1999, apprend-on officiellement. Selon les états financiers de cette entreprise arrivée sur le marché de la distribution des produits pétroliers en 2006, son chiffre d’affaires a progressé de 32% au cours des cinq dernières années, passant de 291,3 milliards de FCFA en 2019, à 387,3 milliards de FCFA en 2023. Dans son classement 2022 des 500 premières entreprises africaines, le magazine Jeune Afrique classe Tradex comme la 4e entreprise la plus performante au Cameroun, et la 226e sur le continent africain.
Brice R. Mbodiam
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