
Le Camerounais Alain Ebobisse (Photo), directeur général d’Africa50, a été reçu en audience le 31 octobre 2024 par le ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey. Au cours de cette rencontre, apprend-on, le dirigeant de ce véhicule d’investissements panafricain détenant des participations dans le projet de construction du barrage de Nachtigal (42 MW), en cours de la finalisation dans la région du Centre du Cameroun, n’a pas caché l’ambition d’élargir le portefeuille d’Africa50 dans le pays. « Au Cameroun, nous sommes investisseurs dans la centrale de Nachtigal. Cependant, nous voulons nous investir dans plusieurs autres projets », a déclaré M. Ebobisse à la sortie de l’audience avec le ministre de l’Économie.
En effet, le fonds Africa50 fait partie des partenaires financiers identifiés par le gouvernement camerounais, afin d’accompagner la réalisation de sa Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030 (SND30), qui nécessite un financement global de 88 000 milliards de FCFA. « Le Cameroun, après l’expérience remarquable de Nachtigal, compte entre autres sur Africa50 pour l’accompagner dans l’atteinte des objectifs de la SND30. À cet égard, nous comptons poursuivre les discussions avec nos partenaires pour la réalisation du barrage de Kikot (500 MW) et Grand Eweng (1 000 MW), ainsi que bien d’autres projets dans ce secteur, afin d’atteindre 5 000 MW en 2030 », a déclaré le ministre de l’Économie dans une interview accordée au Quotidien à capitaux publics, Cameroon Tribune, en septembre 2024.
En dehors du secteur de l’électricité, Alain Ebobissé avait déjà évoqué deux autres secteurs dignes d’intérêt pour Africa5O au Cameroun, en marge du 2ᵉ Forum pour l’investissement en Afrique organisé par la Banque africaine de développement (BAD), du 11 au 13 novembre 2019 à Johannesburg (Afrique du Sud). « (…) Regardez un peu le secteur aéroportuaire : c’est un secteur qui nous intéresse. (…) Le Cameroun a beaucoup de gaz. J’ai évoqué l’idée avec les autorités d’essayer de gazéifier un peu plus l’économie camerounaise, parce que le gaz est une énergie de transition. On a l’ambition d’investir au Cameroun dès lors qu’il y a des projets acceptables pour nous », avait confié le DG d’Africa50.
Pour rappel, Africa50 est un véhicule d’investissements fondé en 2014 par 22 gouvernements africains et la Banque africaine de développement (BAD). Cette structure a pour objectif de financer les projets d’infrastructures en Afrique, par le biais de mécanismes de financements innovants. À ce jour, Africa50 revendique un portefeuille de 25 projets dans 28 pays du continent, pour des investissements totalisant 8 milliards de dollars, soit environ 4 692,5 milliards de FCFA.
Ses principaux domaines d’intervention incluent les infrastructures dans les secteurs de l’énergie, du transport, des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), et plus récemment de la santé. Selon ses promoteurs, ce fonds panafricain répond aux besoins d’investissements toujours croissants sur le continent africain, qui affiche un gap de financements des infrastructures oscillant entre 120 et 160 milliards de dollars chaque année.
Brice R. Mbodiam
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