L’ouvrage intitulé « Au nom du père, pérennisation de l’esprit républicain », paru aux éditions Nnâ Maria, dont l’auteur est Daïssala Tigana Tassi a fait l’objet de dédicace à la Fondation Muna, le 26 novembre dernier.
L’évocation du titre de l’ouvrage intitulé « Au nom du père, pérennisation de l’esprit républicain », paru aux éditions Nnâ Maria, avec pour auteur Daïssala Tigana Tassi, le fils de Dakolé Daïssala, ancien ministre d’Etat de regrettée mémoire, et fondateur du parti politique MDR, était une curiosité pour les férus de la lecture, à l’occasion de la dédicace dudit livre, à la Fondation Muna, le 26 novembre dernier. Parmi le parterre de personnalités invitées, il y avait Albert Roger Milla, Ambassadeur itinérant, des militants du parti MDR et des membres de la famille, venus soutenir leur frère porteur de l’héritage de Dakolé Daïssala.
« Au nom du père, pérennisation de l’esprit républicain », est une œuvre autobiographique en trois parties subdivisées en 27 chapitres sur 268 pages, bien encollées, où l’auteur se raconte et à travers lui, son père, qui a marqué l’histoire politique du Cameroun. Comme son père, Daïssala Tigana Tassi a une vie exceptionnelle à bien d’égards. Venu au monde après 13 mois de grossesse et non 9 mois comme d’autres enfants. Le choix de son patronyme à lui seul en est toute une symbolique, dans la signification, comme l’a indiqué avec insistance le confrère Christian Tchapmi de Le Messager, dans la note de lecture de l’ouvrage qu’il a présentée à cette occasion. « Daïssala est le nom de son grand-père paternel après initiation, qui renvoie à Daimo. C’est à dire « celui qui va réussir ». Tigana en patois Toupouri, veut dire « Espoir ». Puis, « Tassi », qui est un nom typiquement originaire de l’Ouest Cameroun signifie « celui qui est à côté de Dieu ». Ce choix de noms comme l’indique l’auteur lui-même, a sans doute une valeur providentielle. Un peu comme dans la peau de l’enfant prodigue, il raconte sa vie, ses réussites et ses insuccès ; ses accomplissements et ses projets parfois retardés. Mais aussi ses malentendus avec son paternel qui à un moment de sa vie, a parfois interprété l’empressement de son fils à se mettre au service de son pays, comme un excès de zèle prématuré. L’esprit clairvoyant du vieux renard qu’il fut, voulait à raison, que sa progéniture apprenne suffisamment avant d’affronter le monde socio-professionnel », a-t-il précisé.
Daïssala Tigana Tassi, ce fils, salue affectueusement la mémoire de son père dans l’ouvrage, invitant les Camerounais à s’inspirer de sa trajectoire hors-normes. Il a été ministre, député, sénateur, membre du Conseil constitutionnel … En près de soixante ans de carrière, Dakolé Daïssala a fait le tour des pouvoirs républicains : l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Une prouesse rare pour un homme indépendant, imprévisible, insaisissable et incontrôlable. Banni et réhabilité sous le président Ahmadou Ahidjo. Jeté à la prison de Kondengui, avant d’être auréolé du titre de ministre d’Etat par le président Paul Biya. Réputé intègre, assez détaché du luxe et des biens matériels, le natif de l’Extrême-Nord du Cameroun qui a tiré sa révérence le 09 août 2022, à l’âge de 79 ans, n’écoutait que sa propre conscience. Dakolé Daïssala sort de prison en 1990, dans la mouvance de l’ouverture démocratique marquée par l’abrogation des lois d’exception de 1962 et le retour au multipartisme. Le 09 octobre 1961, il crée le Mouvement pour la Défense de la République (MDR), un parti que l’on a classé à cette époque, dans l’opposition modérée.
Daïssala Tigana Tassi a pour défi de bien tenir « le testament politique du père », le MDR, dont il assure les destinées aujourd’hui : « La disparition du président national n’est pas l’occasion de tuer la poule aux œufs d’or, et de casser les œufs de cette poule. Au contraire, l’idée de faire survivre les idéaux républicains est plus que jamais un défi à relever ». L’auteur pense que le parti a même pris de l’envergure : « Nous sommes même beaucoup plus importants que certains partis qui font du bruit là dehors », a-t-il lancé.