C’est l’une des actions entreprises par le Conseil de l’Ordre suite aux actes de brutalité infligées à l’un de leur confrère le 27 novembre 2024 par les gendarmes.
Les actes de barbarie et de sauvagerie infligés ce 27 novembre 2024 à Me Richard Tamfu, avocat au Barreau du Cameroun avec résidence professionnelle à Douala sont intolérables, selon Mbah Eric Mbah, bâtonnier de l’Ordre des avocats au barreau du Cameroun. Le bâtonnier de l’Ordre des avocats s’est exprimé ce 29 novembre 2024 sur l’agression de son confrère par les éléments du Groupement de gendarmerie du Littoral à Douala : « Le conseil de l’Ordre s’est réuni le 28 novembre pour examiner ce cas. Nous avons instruit en urgence au représentant de l’Ordre dans la région du Littoral de déposer une plainte contre ces gendarmes. Cette plainte a été déposée ce 29 novembre devant les autorités judiciaires de Douala », a expliqué le bâtonnier. Le Conseil de l’Ordre dénonce la recrudescence des actes des actes de barbarie des forces de défense et de sécurité sur les avocats et notamment sur les citoyens en général : « Nous avons comme impression dans notre pays que les traitements inhumains et dégradants par les forces de défense et de sécurité sont devenues la règle et le respect des droits de l’homme est une exception. Cette situation est intolérable. Nous avons espoir que les gendarmes qui ont agressé notre confrère seront sanctionnés suite à l’enquête ordonnée par le secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie nationale », ajoute le bâtonnier. Si l’enquête ouverte n’aboutit pas à des sanctions exemplaires des gendarmes incriminés, le barreau entend se réunir dans les prochains jours pour décider sur d’autres mesures pour dénoncer ces actes de traitements inhumains et dégradants infligés aux avocats.
Le 27 novembre, une enquête avait été ouverte et un délai de 72h a été donné par le secrétaire d’Etat à la défense pour établir les responsabilités sur cet incident. L’on sait que l’incident a été provoqué alors que Me Tamfu s’était rendu au domicile de sa cliente pour s’opposer à l’interpellation dont elle était en train de faire l’objet. « La cliente de Me Richard Tamfu a reçu la convocation de se présenter à la gendarmerie. Mais les gendarmes voulaient amener cette dame. La convocation est différente d’un mandat d’amener. Lorsque vous recevez une convocation, vous avez l’obligation de vous présenter à une date bien précise. Notre confrère est allé dire aux gendarmes que ce qu’ils étaient en train de faire était illégal. Ces gendarmes se sont fâchés et l’ont brutalisé en prétextant qu’il ne revenait pas à l’avocat de leur apprendre à faire leur travail », soutient le bâtonnier.
Plusieurs responsables politiques et associations de défense des droits de l’homme ont réagi pour dénoncer ces actes barbares des gendarmes. Le Comité de lutte contre la torture des Nations-Unies se dit très préoccupé de la situation des violations des droits de l’homme des forces de défense et de sécurité observée ces derniers mois.