Le président de la République, Paul Biya (photo), a signé le 3 décembre 2024 un décret habilitant le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, à entrepreneur un prêt de 74,25 millions d’euros (environ 49 milliards de FCFA) auprès de la Banque africaine de développement (BAD).
Ce financement sera consacré à la mise en œuvre du Programme d’appui au redressement du secteur de l’électricité au Cameroun (Parsec), qui vise à améliorer la production, la distribution et la gouvernance du secteur énergétique national. Cette habilitation présidentielle fait suite à l’approbation, par le conseil d’administration du Groupe de la BAD, du prêt accordé au Cameroun le 14 décembre 2023 pour financer la première phase du Parsec.
Le Parsec s’inscrit dans une série de réformes ambitieuses destinées à relever les nombreux défis du secteur de l’électricité dans le pays. Selon la BAD, ce programme accompagnera l’État camerounais dans la mise en œuvre des réformes nécessaires entre 2024 et 2025. L’objectif à long terme est de porter la capacité de production électrique à 5 000 MW, suffisant pour couvrir les besoins internes tout en permettant au Cameroun de devenir un exportateur d’énergie, notamment vers le Tchad.
Cependant, le secteur électrique camerounais fait face à des défis majeurs, comme des rendements de transport et de distribution faibles, une main-d’œuvre insuffisante et peu qualifiée, ainsi qu’un système de recouvrement des redevances inefficace. Le Parsec prévoit une série d’actions concrètes pour résoudre ces problèmes.
Parmi les mesures phares du programme, figurent la réduction des pertes commerciales d’électricité, l’amélioration du recouvrement des paiements et l’instauration d’un système de comptage prépayé. Ce dernier prévoit l’installation de compteurs intelligents, surtout dans les bâtiments publics, pour mieux contrôler l’utilisation de l’énergie. En parallèle, une campagne de sensibilisation sera menée pour informer la population sur le fonctionnement du prépaiement et familiariser les citoyens avec ce nouveau système.
Le programme met également l’accent sur le développement des ressources humaines grâce à des initiatives de formation visant à constituer un personnel qualifié tout au long de la chaîne de valeur de l’électricité, de la production à la distribution. Ces formations ont pour objectif de mieux répondre aux défis technologiques, organisationnels, environnementaux et financiers du secteur, tout en renforçant la gouvernance globale.
Le financement obtenu répond à une requête du gouvernement camerounais soumis à la BAD en mai 2023. Il intervient dans un contexte de déséquilibre financier du secteur, marqué par une progression limitée du taux d’accès à l’électricité et la sous-performance des opérateurs du secteur au Cameroun.
Pour relever ces défis, le gouvernement a adopté, en février 2023, un Plan de redressement du secteur de l’électricité destiné à guider les réformes et les actions nécessaires. Ce plan, qui s’étend sur la période 2023-2030, nécessite un investissement total de 6 000 milliards de FCFA. Il ambitionne de surmonter les obstacles entravant l’émergence énergétique du pays, en améliorant la production, la distribution et la gouvernance du secteur.
P.N.N
Lire aussi:
20-12-2013- Électricité : le Cameroun recherche encore plus de 170 milliards FCFA pour son plan de redressement d’urgence |