Le ministre de l’Eau et de l’Énergie a révélé, le 4 décembre dernier, devant les députés à l’Assemblée nationale, qu’au 31 octobre 2024, environ 353 milliards de FCFA avaient été reversés sur le compte de la BEAC dédiée à la collecte de la taxe pour l’apurement de la dette de la Société nationale de raffinage (Sonara). À la même période en 2023, cette taxe avait permis de percevoir 270 milliards de FCFA, contre 194,7 milliards de FCFA en 2022.
Cette taxe avait été instituée par le gouvernement pour soutenir la dette de la Sonara évaluée alors à 1000 milliards FCFA. Elle consiste en effet à prélever 47,8 FCFA sur chaque litre de carburant vendu à la pompe. Cette année, le ministre de l’Eau et de l’Énergie révèle qu’un volume de 1,6 million de tonnes métriques, « tous produits confondus », a été importé pour les mises à la consommation.
Inaugurée en 1981, la Sonara, le fleuron de l’industrie pétrolière du Cameroun basé dans la région du Sud-Ouest, peine en effet à honorer ses engagements financiers auprès de ses partenaires. Des difficultés dues à des installations vétustes. Une situation qui s’est aggravée avec un incendie survenu en mai 2019.
C’est depuis 2020 que le gouvernement a institué ce mécanisme de soutien à la Sonara pour lui permettre de régler ses créances. Grâce à ce dispositif, la raffinerie a pu régler des fournisseurs comme le trader suisse Trafigura, à hauteur de 14 milliards de FCFA en septembre 2023. Conçu pour s’étendre sur 10 ans, ce mécanisme vise à collecter un total de 780 milliards de FCFA.
Ludovic Amara
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