Dans une réponse ferme et sans équivoque à Me Alice Nkom, le préfet du Wouri, Mvogo Sylyac Marie, a réitéré sa convocation. Dans une correspondance datée du 11 décembre, l’autorité administrative a fixé un nouveau rendez-vous à l’avocate pour le lundi 16 décembre 2024 à 11 heures dans ses services. Le ton de la lettre laisse présager d’une confrontation directe entre les deux parties.
Rappelons que convoquée précipitamment par cette autorité administrative, après la rupture des scellés, la célèbre avocate ne s’était pas présentée dans les services du préfet à Bonanjo.
Ci-dessous, Lebledparle.com vous présente le résumé de cette autre correspondance du Préfet :
« Défiant publiquement et de façon ostentatoire l’Autorité de l’Etat dont est délégataire le Sous- Préfet en vertu des dispositions du Décret N°2008/377 du 12 novembre 2008 fixant les attributions des Chefs de Circonscriptions Administratives et portant organisation et fonctionnement de leurs services, vous avez par deux fois brisé ces scellés. »
« Au surplus, vous passant pour une véritable héroïne, vous avez fait l’apologie de vos actes de défiance et de rébellion dans les réseaux sociaux et à travers certaines chaines de radio et de télévision. »
« Réagissant contre cet affront lancé à l’Autorité de l’Etat, le Préfet intervenant en appui au Sous- Préfet a instruit un renforcement du dispositif des scellés tout autant qu’il a commis sur les lieux un quatuor d’éléments des Forces de Maintien de l’Ordre, à l’effet d’assurer une veille sécuritaire sur les lieux, sauvegardant du même coup l’autorité attachée aux actes pris par son collaborateur. »
« Ne pouvant impunément laisser passer une situation aussi grave, vous avez été convoquée depuis hier à vous présenter ce jour 10 décembre dans nos services pour nous fournir des explications sur votre attitude superlativement frondeuse ».
« A la vérité, le rejet que vous évoquez fait référence à la lettre de relance en vue de la légalisation de l’association dénommée « Association de Défense des Droits des Homosexuels au Cameroun » dont le dossier initial selon vos dires fut déposé dans nos services au courant de l’année 2001 soit 23 ans avant mon magistère. Le rejet de ce dossier par les services de la Préfecture est dû au fait que jusqu’à date, l’homosexualité reste et demeure interdite dans notre pays. »
« En revanche, vous pouvez être assurée de ce que nous ne vous ferons pas subir le supplice de gravir nos escaliers, car une note existe, respectée par l’ensemble des personnels de la Préfecture, et qui m’amène à descendre au rez-de-chaussée, recevoir l’ensemble des usagers à mobilité réduite qui se présentent dans nos services. »
« En tout état de cause, Madame, vos actes ayant suscité la totale désapprobation des Camerounais, ne sauraient non solum rester Impunis, sed etiam passer Inaperçus, de peur que ceux-ci ne gangrènent à l’avenir les comportements sociaux et n’ouvrent la porte à une spirale incessante d’actes de rébellion, d’incitation à la révolte et au soulèvement populaire, de refus de l’ordre légal établi. »
« Aussi, en vertu des pouvoirs que me confèrent les dispositions de l’Article 2 de la Loi N°90-54 du 19 décembre 1990 relative au Maintien de l’Ordre, je vous invite pour une seconde et ultime fois, à vous présenter dans mes services pour nous expliquer les raisons de votre attitude aussi grossièrement blâmable. »