Me Alice Nkom est invitée à se présenter le 14 janvier 2025 à 10h au Service central des recherches judiciaires de la Gendarmerie Nationale. Cette convocation fait suite à une plainte déposée par un certain Koulou Engoulou Lilian Maurice, se présentant comme coordonnateur de l’ONG « Observatoire du Développement Sociétal ». Les accusations portées contre Me Nkom sont d’une gravité extrême et semblent viser à museler son activisme.
Cette nouvelle convocation s’inscrit dans « une série d’attaques » dont fait l’objet l’avocate depuis la fin de l’année dernière. Elle avait déjà été convoquée à plusieurs reprises par les autorités administratives suite à son refus d’obtempérer à l’ordre de sceller les locaux du REDHAC, une ONG qu’elle dirige. Pour Me Nkom, ces scellés étaient illégaux.
Une réaction vive
Face à ces nouvelles accusations, Me Alice Nkom s’est exprimée sur les réseaux sociaux, dénonçant le caractère abusif de ces poursuites. Elle a notamment souligné l’absence d’informations sur l’ONG qui l’accuse, s’interrogeant sur sa réelle existence et ses motivations.
« Je vous tiens informé en ce début d’année, nouvelle convocation, émise cette fois-ci par la gendarmerie, à la demande du tribunal militaire, avec des accusations de financement du terrorisme. Rien que ça. Le tout, suite à la plainte d’une association dont j’ignore tout : son existence, ses dirigeants, la date de sa création, ou même son récépissé. Si la rapidité de la réponse à cette plainte pouvait être la même pour tous nos services publics… Eaux, électricité, routes, emplois…LES ENFANTS SURTOUT, N’OUBLIEZ PAS DE VOUS INSCRIRE SUR LES LISTES ÉLECTORALES », a réagi l’avocate au barreau du Cameroun.
Un contexte de tensions
Ces événements interviennent dans un contexte d’accusation de répression accrue sur des défenseurs des droits de l’homme au Cameroun. De nombreux activistes et journalistes sont régulièrement harcelés, arrêtés et emprisonnés pour leurs activités.
Les organisations de défense des droits de l’homme et de nombreux observateurs ont condamné ces nouvelles attaques contre Me Alice Nkom. Ils y voient une tentative de faire taire une voix critique et de restreindre la liberté d’expression au Cameroun.
L’issue de cette affaire est suivie de près par la communauté internationale. Les prochaines semaines s’annoncent cruciales pour l’avenir de Me Alice Nkom et pour la défense des droits humains au Cameroun.