Par arrêté du 27 décembre dernier, le ministre des Marchés publics (Minmap) a rendu public le calendrier de migration vers la passation exclusive des marchés publics par voie électronique. Il s’agit de la mise en branle de la plateforme Cameroon Online E-Procurement System (Coleps) lancée en 2018 avec l’appui financier du gouvernement sud-coréen. Ainsi, dès le début de l’exercice 2025, de nombreuses administrations vont numériser leur processus de passation des marchés.
Parmi celles-ci, tous les ministères et leurs délégations régionales, toutes les collectivités territoriales décentralisées, les universités d’État et grandes écoles telles l’École des travaux ou encore l’École supérieure des postes et télécommunications. Plusieurs agences spécialisées sont également concernées, à savoir : l’Agence de régulation des marchés publics, l’Autorité aéronautique, l’Agence des normes et de la qualité, etc. C’est de fait plus de deux cents administrations concernées par cette migration.
Le Minmap précise aussi que dès l’exercice 2026, d’autres administrations vont migrer vers le Coleps, à savoir, toutes les sous-préfectures, tous les établissements et organismes publics, tous les projets ; et tous les programmes. Et dès le début de l’année 2027, tous les maitres d’ouvrages et maitres d’ouvrages délégués, ainsi que toutes les autorités contractantes.
Le Coleps, conçu pour faciliter les procédures de contractualisation en dématérialisant la passation des marchés publics, peine à s’imposer dans les administrations camerounaises. À titre d’illustration, sur les 7 800 marchés publics programmés en ligne en 2021, seuls 104 contrats ont été attribués via cette plateforme, selon un bilan de la mise en œuvre de la dématérialisation des procédures présenté en 2022.
Cette initiative vise à réduire les contacts physiques entre les acteurs de la chaîne de passion des marchés, souvent propices à des pratiques de corruption. La numérisation des procédures de commande publique constitue ainsi un élément central du dispositif mis en place par le gouvernement pour améliorer le climat des affaires.
La réforme a pour ambition de rendre les appels d’offres publiques plus transparents, efficaces et performants. Elle représente également un levier essentiel pour optimiser la gestion des finances publiques. En outre, elle répond à une exigence majeure formulée par le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre des efforts d’optimisation budgétaire.
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