Le Conseil d’administration de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac) a approuvé, le 23 décembre 2024, un programme de mobilisation de 200 milliards FCFA sur le marché des titres de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Cette initiative concerne les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) : le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Tchad et la République centrafricaine.
Ces levées de fonds, prévues pour la période 2025-2027, serviront à financer les projets inscrits dans le Plan stratégique Azobé de la Bdeac. Selon les précisions suggérées, elles seront réalisées via des émissions de titres de créances négociables (TCN).
À la différence des bons et des obligations du Trésor assimilables, émis exclusivement par les États pour lever des fonds à court, moyen et long terme sur le marché de la BEAC, les titres de créances négociables (TCN) offrent une plus grande flexibilité. Ces instruments financiers peuvent en effet être émis non seulement par les États, mais également par des entreprises et d’autres institutions en quête de financements.
Les TCN comprennent notamment les certificats de dépôt, des titres d’une maturité maximale de deux ans. Ces certificats sont exclusivement émis par les établissements de crédit ainsi que les Caisses de dépôts et consignations.
Au rang des TCN, l’on retrouve aussi les billets de trésorerie, qui sont des titres d’une maturité inférieure ou égale à deux ans, pouvant être émis par les entreprises non financières et les États. Les bons à moyen terme négociables, en revanche, sont des titres d’une maturité compris entre deux ans et sept ans inclus. Cette catégorie de TCN peut également être émise par les entreprises et les États.
Dans le cadre de ses levées de fonds prévues entre 2025 et 2027, destinées à renforcer ses capacités de financement des projets de développement dans la zone Cemac, la Bdeac dispose donc d’une large palette d’options.
Pour rappel, la toute première émission des TCN dans la zone Cemac a eu lieu en 2023. Soit 8 ans après l’adoption, le 27 mars 2015, du règlement régissant l’organisation de ce marché par le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC). Selon les autorités monétaires de la Cemac, ce marché a été mis en place pour « diversifier les canaux de financements des économies de la Cemac, améliorer la mobilité des capitaux grâce à l’élargissement de la gamme des produits financiers et inclure les nouveaux acteurs sur le marché monétaire ».
Encore embryonnaire dans la zone Cemac, les titres de créances négociables sont par exemple le deuxième marché de financement des entreprises en France, pour un montant mobilisé de plus de 300 milliards d’euros, révèle la plateforme Agicap.
BRM
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