Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la douane, la direction générale des douanes du ministère des Finances a lancé, le 14 janvier 2025 à Douala, une campagne de lutte contre la corruption. Cette campagne, prévue jusqu’au 22 janvier 2025 dans les villes de Douala, Kribi, Limbe et Yaoundé, a pris la forme de la sensibilisation des agents de la douane contre ce fléau préjudiciable au développement du pays.
Pour ce faire, l’administration douanière s’est attachée les services de partenaires tels que le logisticien Africa Global Logistics (AGL). « La corruption n’a pas sa place dans un système qui aspire à la performance et à l’excellence. En tant qu’entreprise citoyenne et partenaire stratégique de la douane camerounaise, AGL est engagé et déterminé à accompagner cette dynamique, en mettant à disposition des outils modernes et des solutions innovantes pour une meilleure gouvernance », a promis Mama Nsounchiat, directeur général adjoint d’AGL Cameroun, lors de l’ouverture de la campagne à Douala.
La douane est régulièrement citée parmi les principaux terreaux de la corruption au Cameroun. Dans son rapport 2016 sur l’état de la corruption dans le pays, par exemple, la Commission nationale anti-corruption (Conac) révèle l’ampleur du phénomène au sein de l’administration douanière. Concrètement, le document indique que du fait de la fraude et de la corruption, qui sont légion au sein de cette administration, le Trésor public a perdu 1 246 milliards de FCFA de recettes au cours de la période 2010-2015.
Le rapport de la Conac met notamment en exergue le train de vie princier des douaniers camerounais, qui possèdent un « luxueux » quartier dans une banlieue de Douala, la capitale économique du pays. À en croire la Conac, 21 agents de la douane auditionnés au cours de l’enquête ont confessé être propriétaires de plusieurs immeubles bâtis aussi bien à Douala qu’ailleurs, ainsi que de nombreux comptes bancaires à solde créditeur, dont les montants s’élèvent à plus de 134 millions de FCFA.
« Le plus illustre » d’entre ces fonctionnaires très riches étant cet adjudant des douanes alors en service à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord. Sans révéler son nom, le rapport révèle que l’intéressé « est propriétaire de 13 villas en dur, bâties sur terrains titrés ; d’un immeuble de 5 niveaux également construit sur terrain titré ; ainsi que de 10 terrains immatriculés ». A ces biens immobiliers, poursuit le rapport, « s’ajoute dans son registre de propriétés, 5 camions de 30 tonnes de charge utile ; 5 cars Toyota Coaster de 28 places ; 2 cars de 18 places ; et un parc automobile plein de véhicules personnels haut de gamme».
Dans une note adressée à l’ambassadeur du Cameroun en France le 4 décembre 2024, le commissaire Richard Evina Engolo, officier de liaison du Cameroun avec Interpol, répercute au diplomate les plaintes des membres de la diaspora au sujet des pratiques de corruption et bien d’autres agissements répréhensibles des agents de la douane des ports de Kribi et de Douala.
BRM
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