Selon le Document budgétaire sensible au climat (DBSC) de la loi de finances 2025 du Cameroun, les dépenses d’investissement favorables à la lutte contre les changements climatiques s’élèvent à 225,3 milliards FCFA. Ce qui représente 12,27 % du budget total des neuf administrations pilotes ciblées (Mintp, Minhdu, Minee, Mint, Minader, Minepia, Minsante, Minfof et Minepded), 3,11% du budget général de l’Etat et 12,10% du Budget d’investissement public (BIP).
Dans le détail, 0,57 % des dépenses des neuf administrations pilotes est affectée aux projets visant la préservation de la biodiversité, 47,57% des dépenses sont allouées aux actions d’adaptation, tandis que 51,85% sont consacrées aux initiatives d’atténuation des changements climatiques. Le document précise que les dépenses en faveur de l’adaptation sont principalement enregistrées (100%) au ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), et au ministère des Travaux publics (Mintp).
La biodiversité est majoritairement financée aux ministères de l’Environnement, des Forêts et de la Santé publique. L’atténuation est plus représentée aux ministères de l’Énergie et Transports. La budgétisation verte permet d’évaluer l’impact climatique des dépenses de l’État et les efforts budgétaires pour atteindre les objectifs nationaux et internationaux du Cameroun en matière de lutte contre les changements climatiques. Elle est implémentée pour la toute première fois dans la loi de finance en cours d’exécution pour laquelle le document budgétaire sensible au climat constitue l’une des annexes.
La budgétisation verte intervient dans un contexte marqué par la récurrence des dégâts causés par des changements climatiques. Au cours de l’année 2024, plusieurs catastrophes climatiques se sont produites au Cameroun, notamment les inondations à l’Extrême-Nord et l’éboulement de la falaise de Dschang dans la région de l’Ouest. D’après le gouvernement, l’intégration de la prise en compte des considérations climatiques est un impératif, car elle est une exigence mondiale pour la protection de l’environnement et la préservation de la biodiversité.
En effet, le Cameroun s’est engagé à concevoir et à mettre en œuvre sans délai des programmes et des projets dédiés à l’atteinte des engagements pris à Paris. Le gouvernement affirme avoir réussi à lever 128,25 milliards de FCFA pour les activités préparatoires dans le bilan de la mise en œuvre de l’Accord de Paris au cours du quinquennat de la Contribution déterminée au niveau national (CDN).
En outre, apprend-on, 70,84 % de ces ressources ont été essentiellement mobilisées au niveau national par le budget d’investissement public, qui se positionne comme le levier majeur pour la réponse aux chocs climatiques, énergétiques et sécuritaires, notamment en favorisant la mise en œuvre des projets plus durables.
Frédéric Nonos
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