
Le 15 avril 2025, le gouvernement centrafricain a signé avec d’industriel indien Mahasakthi Group, une convention d’investissement d’un montant d’environ 800 milliards de FCFA, en vue de la réalisation d’un projet agro-industriel. Concrètement, apprend-on officiellement, le projet porte sur la construction d’un complexe dédié à la culture et la transformation de la canne à sucre (20 000 hectares) et du manioc (10 000 hectares), puis à la production de l’électricité (70 MW au total).
Derrière ce gigantesque projet combinant agro-industrie et production de l’énergie électrique, l’on retrouve Afriland First Holding (AFH), le véhicule d’investissement lancé en 2022 au Togo par Afriland First Group, holding financière fondée à Genève et contrôlée par le milliardaire camerounais Paul Kammogne Fokam (à droite sur la photo). « La convention signée le 15 avril 2025 a été initiée par AFH, qui a joué le rôle de facilitateur actif entre le gouvernement centrafricain et le groupe indien Mahasakthi. Dans ce processus, AFH a agi en amont : étude et analyse des besoins de l’Etat centrafricain, études de faisabilité, recherche des investisseurs...», précise la société d’investissement togolaise de Paul Kammogne Fokam.
En effet, depuis Lomé au Togo, AFH effectue non seulement des prises de participation dans les entreprises et les projets, mais aussi propose des services de conseil et d’assistance dans divers domaines. Dans le cas d’espèce, après analyse des besoins de la RCA, il s’est agi de mettre en relation le pays du président Faustin Archange Touadéra avec un groupe agro-industriel devant implémenter un projet structurant. Dans la mesure ou celui-ci combine développement des chaînes de valeur du manioc et de la canne à sucre, deux produits de grande consommation en RCA ; production de l’électricité, dont le déficit dans le pays est criard ; création des centaines de milliers d’emplois et compétitivité économique à travers les exportations prévues.
Dans le détail, le projet prévoit, dans sa composante canne à sucre, la production annuelle de 162 000 tonnes de sucre, 66,2 millions de litres d’éthanol et 10 MW d’électricité. Dans la composante manioc, denrée la plus consommée en RCA, il est prévu de produire 365 000 tonnes de manioc supplémentaires et 60 MW d’électricité.
Sur la composante électricité donc, le projet ficelé par AFH en RCA devrait permettre d’augmenter d’un seul coup les capacités installées de 66,6%, avec les effets induits sur le développement du tissu économique du pays. En effet, selon le gouvernement centrafricain, les capacités de production d’électricité dans le pays culminent actuellement à seulement 105 MW, soit le quart de la production du seul barrage de Nachtigal, récemment entré en pleine production dans la région du Centre du Cameroun.
Brice R. Mbodiam
Lire aussi:
- Electricité