Lors de son intervention sur le plateau de l’émission « Club d’Élites » diffusée ce dimanche sur Vision 4, le professeur Pascal Messanga Nyamding, revenant sur l’actualité du Sommet extraordianire de la conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC tenue le 17 décembre dernier à Yaoundé, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer les maux qui minent la gouvernance en Afrique centrale.
L’universitaire a pointé du doigt la préoccupation excessive des dirigeants de la région pour le maintien au pouvoir et le partage des ressources avec leur entourage. Selon lui, « la plupart des gouvernants en Afrique centrale, ils ne sont préoccupés que par la jouissance au pouvoir, le partage du pouvoir à leurs copains… ». Cette pratique, qu’il qualifie de « gabegie des cousins, des copains, des coquins », a selon lui plongé les États de la région dans une situation économique critique.
« On ne peut pas gouverner un pays par les réseaux »
Messanga Nyamding a également fustigé le recours excessif aux réseaux dans la gestion des affaires publiques. « On ne peut pas gouverner un pays par les réseaux et malheureusement, aujourd’hui on a établi des réseaux à tous les niveaux », a-t-il déploré. Cette situation, selon lui, explique en partie la crise multidimensionnelle que traverse la région.
En reprenant les propos du président Paul Biya, l’universitaire a souligné que la situation était déjà alarmante. « Si nous ne faisons rien, c’est mauvais. Mais en réalité c’est déjà mauvais », a-t-il affirmé.
Les propos du Biyaïste suscitent une nouvelle fois le débat sur la mal gouvernance souvent décriée par la classe politique et les acteurs de la société civile des pays de l’Afrique centrale. Ses critiques acerbes mettent en lumière les défis auxquels sont confrontés les États de la sous-région et appellent à une profonde réflexion sur les modèles économiques et les politiques de développement à adopter dans nos Etats.