Après la perturbation des séjours de Paul Biya, Mounouna Foutsou a été attaqué récemment dans un pays ami, par certains camerounais de la diaspora. Des faits, au faciès, qu’une frange de la population condamne avec la plus grande fermeté. Pour nombre de ces citoyens, le laxisme des pays occidentaux, cacherait mal leurs prévisions. A ce jeu du chat et de la souris, bien embusqué, de quel feu, l’Occident tirerait les marrons ?
Lire ci-dessous l’analyse du journal Le Point de ce Jeudi 6 mars 2025 :
Au moment où les missions à l’étranger pour les dirigeants politiques et décideurs d’autres pays constituent des opportunités idoines de communier avec leur diaspora, au Cameroun, ces déplacements sont tout le contraire pour les hommes politiques et autres personnalités de la République. Mieux, leurs missions sont des moments de risques incalculables. Et pour cause, certains compatriotes, pour des raisons dont ils détiennent seuls et, méprisant les vertus du dialogue, se sont assignés la mission de ternir l’image de marque de leur pays, à défaut de déstabiliser ses institutions. Et cela dure déjà depuis des années, au vu et au su de tout le monde. Sous le fallacieux prétexte des libertés en vigueur dans leurs pays d’accueil, des brebis galeuses de la communauté camerounaise, disséminées parci et par-là sur le vieux continent et le pays de l’oncle Sam, et constitués en de véritables ‘‘bandes de terroristes forcenés’’, s’arrogent le droit de décider sur les personnalités camerounaises à même de se déplacer vers l’Europe et les Etats-Unis. Aussi, autorités, artistes voire les plénipotentiaires camerounais exerçant dans ces pays, sont-ils violentés et leurs programmes perturbés.
2 poids, 2 mesures
Le comble cependant, pour le paisible camerounais, est que toutes ces attitudes coupables et tristes scènes se déroulent sous le regard apathique des forces de maintien de l’ordre de ces Etats amis du Cameroun. Nul n’est besoin de rappeler par ailleurs, que ces derniers sont liés au 237 par des conventions internationales et bien d’autres accords. Notamment dans le domaine de la sécurité. Bien plus surprenant encore, est le fait que, le fonctionnement de ces hordes de fanatiques, qui se réclament de la brigade anti sardinard ‘‘BAS’’ et du CODE, laisse voir que dans leur vision, tous les dirigeants et autres hommes politiques camerounais, ne sont pas logées à la même enseigne. Car, certains camerounais, membre de l’équipe gouvernementale, directeurs de sociétés d’Etat ou hommes politiques, autant populaires que leurs cibles, voyagent sans cesse pour le pays de l’oncle Sam, ou parcourent de fond en comble les pays de l’Europe, sans être inquiétés. A partir de là, dire que l’action rétrograde et réprimandable des membres de ces associations de camerounais contre leur pays d’origine, est effectuée au faciès, il n’y a qu’un pas à franchir.
L’étonnement
Un comportement anachronique qui survient à un moment crucial où au Cameroun, les pouvoirs publics promeuvent la politique du vivre-ensemble. Et quand tous les camerounais vivant dans le triangle national condamnent les discours tribaux et haineux, il n’est pas exagéré de dire que les membres de la BAS de leur côté, encouragent ouvertement le repli identitaire par leur conduite bizarre. La liste de leurs victimes étant à tête chercheuse, le camerounais lambda s’interroge sur l’iniquité qui marque les relations bilatérales et multilatérales entre le pays de Paul Biya et les pays occidentaux. En terre camerounaise, les personnalités étrangères et surtout occidentales, sont très bien protégées et leur sécurité bien garantie tout le long de leur séjour. C’est ainsi que les touristes et voyageurs occidentaux, toutes nationalités confondues, sont en sécurité au Cameroun. Et l’État s’en assure fort bien. Mais, en Occident, qu’est-il réservé aux représentants camerounais ? Voilà des années que les autorités, artistes et même nos ambassadeurs sont ridiculisés et violentés dans certains pays.
Les intérêts occidentaux
Pour beaucoup de compatriotes écœurés par les agressions physiques perpétrées sur les artistes en plus du boycott de leurs spectacles, du vandalisme des ambassades camerounaises et, des perturbations des séjours du chef de l’Etat en Europe, le silence des Etats européens est à plus d’un titre coupable. Pour ces concitoyens, la posture attentiste de l’Occident face à ces multiples agressions que subissent les camerounais qui ne sont pas originaire d’une certaine région, ainsi que le saccage des édifices appartenant au Cameroun, rappelle l’assertion de Charles De Gaulle qui soutenait que ‘‘les Etats n’ont pas d’amis, mais des intérêts’’. Et l’intérêt des occidentaux est connu au Cameroun. Pour certains analystes de la scène sociopolitique, c’est le départ du président de la République Paul Biya. En présence de sa longévité aux affaires, les dirigeants occidentaux joueraient ainsi le jeu de la BAS et d’une certaine chapelle politique, déterminée à parvenir au pouvoir. Pensant que ces derniers pourraient venir à bout régime de Paul Biya. Sous le couvert d’une soi-disant politique de la non-ingérence dans les affaires internes du Cameroun, ils choisiraient à dessein de passer pour de simples spectateurs.
Des questions
Pourtant, des sources pensent qu’en matière d’ingérence, l’Occident serait champion toutes catégories. Mais pour ce qui concerne le VertRouge-jaune, il se laverait simplement les mains. Et les questions essentielles sur leurs lèvres sont dorénavant, celles de savoir quels hommes et institutions, les membres de la BAS dirigeront-ils ? Quelle population va constituer les administrés de la BAS ? Si dès à présent, ils bâillonnent les populations tout en les divisant et, détruisent les infrastructures. D’autre part, de tels agissements auraient-ils cours si l’Etat, au début des activités de la BAS, s’était montré un peu plus ferme quant au respect par tous les camerounais, urbi et orbi, des institutions républicaines et de ceux qui les incarnent?