Dans une correspondance adressée au président Samuel Eto’o, le membre du comité exécutif et représentant de la ligue régionale de l’Extrême-Nord, relève des entorses graves sur les points inscrit à l’ordre du jour de la session du Comité exécutif de ce jour et de la rencontre de demain au centre d’excellence caf d’Okoa Maria, à Mbankomo.
Les travaux du Comité exécutif et de l’Assemblée générale (AG) de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) devant se tenir respectivement ce 14 et demain 15 novembre 2024 au centre d’excellence Caf d’Okao Maria, à Mbankomo s’annoncent houleux. Guibaï Gatama, membre du Comité exécutif (Comex) de la Fécafoot et représentant de la ligue régionale de l’Extrême-Nord, a été convoqué au même titre que tous les autres membres, mais de façon assez particulière. « Par exploit de Me Tsoung née Koumedjale Eva-Marquis, huissier de Justice à la 11ème charge près la Cour d’Appel du Centre et les Tribunaux de Yaoundé, en date du 06 novembre 2024, j’ai bien reçu votre convocation N°325/FECAFOOT/PDT/SG/SGA/DAJ/ASG/24 du 31 octobre 2024 m’invitant à la session de l’Assemblée Générale Ordinaire de la Fécafoot qui se tiendra le samedi, 16 novembre 2024 à 9 heures au Centre d’Excellence de la CAF à Mbankomo ainsi que votre convocation N°293/FECAFOOT/PDT/SG/SGA/DAJ/ASG/24 du 31 octobre 2024 m’invitant à prendre part à une session du Comité Exécutif de la FECAFOOT qui, quant à elle, se tiendra le vendredi 15 novembre 2024 au même endroit que l’Assemblée Générale évoquée supra », écrit Guibai Gatama d’entrée de jeu, dans une correspondance adressée au président de la Fécafoot hier, 14 novembre 2024.
L’objet de cette correspondance ayant fuité sur les réseaux sociaux portant le sceaux du service « Courrier Arrivée » de la Fécafoot du 14 novembre sous le numéro 4885, avec copie au ministre des Sports, au secrétaire général de la Caf et au secrétaire général de la Fifa, porte sur : « Observations sur les propositions d’amendements de certaines dispositions des statuts, du règlement financier, du Règlement général de passation des marchés et de l’organigramme soumises aux sessions du Comité exécutif et de l’Assemblée générale des 15 et 16 novembre 2014 ». Il est d’usage que les documents qui accompagnent la convocation aux sessions du Comité exécutif et à l’Assemblée générale, donnent des détails sur les points inscrits à l’ordre du jour. Guibaï Gatama n’ayant pas reçu ceux-ci intégralement, a saisi la Fécafoot le lendemain de la réception, le 7 novembre, pour en savoir polus sans suite. « Ni les décisions prises durant les différentes sessions du Comité d’Urgence, ni les projets de chronogrammes et de Règlements des championnats professionnels et autres championnats organisés par la Fécafoot, ou pis le projet de budget de la Fécafoot pour l’exercice 2024 que nous sommes censés examiner et/ou adopter lors de cette session ne m’ont été communiqués. En réponse à ma demande, le secrétaire général de la Fécafoot m’a opposé une fin de non-recevoir », rappelle-t-il. S’interrogeant qu’une grande organisation comme la Fécafoot persiste à ne pas vouloir se conformer à une telle exigence malgré la position du TAS (Tribunal arbitral du sport), dans sa sentence TAS 2022/A/9277, point 137, qui a ainsi retenu que : « le but de l’envoi des documents est une condition nécessaire à la formation de la volonté pour voter sur les diverses résolutions ; sans document, il n’y a pas de formation appropriée de la volonté ».
Des textes sur mesure éliminant les adversaires du président de la Fécafoot
Guibaï Gatama se dit gêné de prendre part à une telle rencontre alors que toutes les conditions ne sont pas réunies et d’y donner sa caution. Ceci au regard de ses « profondes inquiétudes après avoir pris connaissance des huit (08) documents sur seize (16) ». La Fécafoot deviendrait ainsi comme un empire si les points inscrits à l’ordre du jour sont validés, notamment la modification des Statuts de la Fécafoot pour la quatrième fois que sur les points concernant les conditions d’éligibilités du président de la Fécafoot depuis l’élection du 11 décembre 2021 sur la base des Statuts du 13 juillet 2021 validés par la Fifa. Notons que ces statuts ont été modifiés le 27 août 2022, le 27 mai 2023 et le 10 octobre 2023. Dans une énumération non-exhaustive, l’on tendrait vers une fédération monolithique. « L’élimination des potentiels candidats à votre succession et au Comité d’urgence qui s’ouvrira, tous délais computés, dans moins de dix (10) mois en ramenant l’âge des postulants de 70 à 64 ans : « Peut être candidat à la présidence de la Fécafoot, tout Camerounais des deux sexes âgés de plus de vingt-un ans et de moins de soixante-cinq (65) ans au jour de l’élection », article 46 al.1 (nouveau); en éliminant d’office les maires et autres membres des exécutifs municipaux, les présidents et autres membres des exécutifs des conseils régionaux, les députés, les sénateurs et plus graves les directeurs généraux des entreprises publiques et parapubliques du Comité d’urgence « Les fonctions suivantes sont incompatibles avec celles de membres du Comité d’urgence de la Fécafoot : Membre du Parlement, Membre d’un Exécutif Régional, Membre d’un exécutif communal, Directeur Général d’une société à capitaux publics ou parapublics » article 50 al.1 (Nouveau) au moment même où le sport camerounais a besoin de tous ces acteurs pour son financement », renseigne le membre du Comité exécutif.
Au-delà de la dénaturation de la règle de parrainage avec l’introduction d’une répartition discriminatoire qui viole les exigences d’équité et d’égalité de tous devant la loi Guibaï Gatama pense que le président de la Fécafoot veut tailler des Statuts à sa mesure, en déstructuration les règles éthiques qui réduit désormais à la prison ferme les cas d’inéligibilité et qui laissent penser à un aménagement des infractions éthiques ayant pour but de sauver une éventuelle candidature de Samuel Eto’o à sa propre succession, à la suite de ses récentes condamnations devant des juridictions de droit commun et sportive pour fraude fiscale et violation grave des principes d’éthiques, d’intégrité, de sportivité et de fair-play édictés par l’article 2 al.3 des Statuts de la CAF.
Grabuge financier pour les membres du Comex et de l’AG au détriment des vrais acteurs du foot
Par ailleurs, sur le plan financier, il y a du grabuge dans l’air à la Fécafoot, avec l’augmentation des indemnités de sessions. « De FCFA 60 000 à FCFA 300 000 net d’impôts jour ; celles des membres du Comité Exécutif de FCFA 50 000 à FCFA 250 000 jour net d’impôts multipliées par le nombre de jours que dure une session du Comité Exécutif ou de l’Assemblée générale ». Le représentant de la ligue régionale de football de l’Extrême-Nord condamne et se désolidarise de cette augmentation des indemnités, au moment où la situation financière est préoccupante, avec les arbitres, les commissaires de match, les inspecteurs de match, les coordinateurs de match, les médecins référents réclamant leurs indemnités non payées depuis plusieurs saisons. Alors que les clubs professionnels réclament leurs droits de sponsoring et leurs subventions ; le football amateur dans un état de dépérissement avancé faute de financement; au moment où la Fédération est traînée devant les tribunaux pour des factures impayées.
Incompétence de la Fécafoot pour retirer l’agrément au Synafoc
Depuis quelques temps, l’on parle d’un éventuel retrait de l’agrément du Synafoc (Syndicat national des footballeurs camerounais) au profit de l’ANFC (Association nationale des footballeurs camerounais) comme Membre de la Fécafoot. Ceci n’a pas échappé à la vigilance de Guibaï. « J’ose là aussi espérer qu’il ne vous vient pas à l’esprit de donner suite favorable à cette ambition qui contrevient aux dispositions de l’article 10 de la Loi du 11 juillet 2018 portant Organisation et Promotion des Activités Physiques et Sportives au Cameroun qui fait de l’octroi ou du retrait de l’agrément, un acte exclusivement réservé à la compétence du ministre chargé des Sports », lâche-t-il, en indiquant que l’ANFC ne remplit pas les conditions édictées par les dispositions de l’article 11 al. 2 des Statuts de la Fécafoot du 10 octobre 2024. Celles-ci lui imposant d’avoir un agrément légal accordé par les autorités administratives compétentes. On est parti pour un autre feuilleton si la Fécafoot fait passer tous ces projets comme, la lettre à la poste.