
Le volume de la dette des entreprises et établissements du secteur public au Cameroun est estimé à 1024 milliards de FCFA au 31 décembre 2024, représentant 3,3% du PIB, selon les pointages de la Caisse autonome d’amortissement (CAA). L’organisme en charge de la gestion de la dette publique dans le pays souligne que ce volume révèle une baisse de 2,7%, traduisant « un effort d’optimisation des engagements financiers de ces entités ».
À en croire la CAA, le gros de cette dette a été contracté à l’intérieur du pays (51,8% du volume). « L’encours de la dette extérieure directe des entreprises et établissements publics est évalué à 493,9 milliards de FCFA. Ce montant inclut notamment les dettes fournisseurs et d’exploitation de la Sonara (Société nationale de raffinage) et de la Camair Co (Cameroon Airlines Corporation), qui représentent 96,1% de la dette extérieure totale des entités publiques », souligne la CAA.
De l’avis du gestionnaire de la dette publique, l’endettement des deux entreprises sus-mentionnées « met en lumière les défis financiers auxquels sont confrontés deux secteurs stratégiques pour le développement économique du pays : l’énergie et le transport aérien. Toutefois, ces secteurs évoluent dans un environnement marqué par une forte concurrence, ce qui renforce la nécessité d’adopter une approche plus compétitive et performante ».
Au fil des ans, le niveau d’endettement des entreprises du secteur public au Cameroun est devenu une véritable préoccupation, aussi bien pour le gouvernement que les partenaires au développement. Et pour cause, ces dettes, qui bénéficient de la garantie de l’État dans la plupart des cas, sont susceptibles de fragiliser l’équilibre budgétaire en cas de défaut de paiement des bénéficiaires. Puisque, dans ce cas, le Trésor public se retrouverait à rembourser en leurs lieu et place.
Afin d’atténuer ce risque, le gouvernement travaille à orienter les entreprises publiques, qui produisent généralement de « piètres résultats » selon un rapport du FMI, vers les prêts non souverains des partenaires au développement. C’est dans cette optique qu’en juin 2015, le ministère des Finances a organisé à l’intention des responsables de sept entreprises publiques (Camtel, Aéroports du Cameroun, Sonara, Feicom, Port autonome de Douala (PAD), Camwater et Société camerounaise des dépôts pétroliers), un atelier de formation sur les mécanismes d’accès aux financements non souverains de l’Agence française de développement (AFD).
Mais, 10 ans après cet atelier, seuls l’opérateur des télécoms Camtel et l’entreprise en charge de la gestion de la plateforme portuaire de Douala (PAD) ont franchi l’étape d’une notation financière par l’agence Bloomfield Investment. Il s’agit d’un préalable permettant de déterminer le profil emprunteur d’une entité, avant que celle-ci n’aille à la conquête du marché des capitaux.
BRM
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