Nachtigal Hydro Power Company (NHPC) annonce que le barrage hydroélectrique de Batchenga, récemment mis en service, a franchi la barre du million de mégawattheures (MWh) le 11 février dernier, soit un térawattheure (TWh) produit. Ce cap symbolique a été atteint avec six des sept groupes de production prévus.
« Nous nous apprêtons à mettre en service, dans les prochaines semaines, l’ensemble de l’aménagement, c’est-à-dire les sept groupes de production, pour atteindre une capacité totale de 400 MW », a déclaré Didier Jacob, directeur d’exploitation de NHPC. Il ajoute : « Avec la mise en service de ce septième groupe, Nachtigal et NHPC entendent s’affirmer comme un acteur majeur et responsable de l’hydroélectricité dans le paysage énergétique camerounais. »
Dès le 14 janvier, NHPC avait annoncé que l’aménagement hydroélectrique de Nachtigal avait injecté 360 MW dans le Réseau interconnecté Sud. Avec une capacité installée de 420 MW, cela représentait un taux d’avancement du projet de 98 %.
Malgré cela, le rationnement de l’électricité persiste dans les villes du pays. Selon des responsables du secteur énergétique camerounais, cette situation s’explique notamment par l’étiage, qui limite la production maximale du barrage de Memvé’élé (211 MW), l’arrêt de la centrale à gaz de Kribi (216 MW) par le producteur indépendant Globeleq, en raison des impayés d’Eneo, le distributeur national d’électricité, ainsi que par la récurrence des pannes sur les réseaux de transport et de distribution.
D’après un haut responsable d’Eneo contacté, « à la fin octobre 2024, la capacité de production installée du Cameroun était de 1 741 MW. S’il ne tenait qu’aux capacités de production, le Cameroun ne serait pas en défaut. Donc, on ne parlerait pas de déficit. Mais l’équilibre du système, traduit par une alimentation sans faille des ménages et des industries connectés, dépend aussi des capacités de transport et de distribution. Et ce sont ces capacités qui manquent le plus aujourd’hui. D’où la priorité au renforcement et au développement des réseaux de transport et de distribution, pour notamment permettre l’évacuation des énergies produites de manière à satisfaire les 580 MW en attente chez les industriels ».
Ludovic Amara
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